Qui est Marc Jaguar ? Lorsque l'éditeur Dupuis a lancé "Risque tout", un nouveau magazine destiné aux jeunes, Maurice Tillieux a signé la bande policière "le lac de l'homme mort". Il a commencé une deuxième histoire, Les camions du diable, mais en raison de la faillite de Risque tout, cette histoire s’est terminée en quelques pages seulement. François Walthéry (Natasha), un ami de Tillieux, n'a jamais complètement oublié cette seconde histoire inachevée. Qu'y avait-il dans la valise volée, tombée d'une voiture sur la route (cf troisième page) ? Cinquante ans après le premier album, Étienne Borgers et François Walthéry répondent à cette question en complétant l'histoire de Tillieux. Les camions du diable sont dessinés par Jean-Luc Delvaux (Jacques Gipar ). Son travail de dessin paraît efficace au premier abord - surtout ses voitures sont belles - mais il ne peut pas rivaliser avec celui de Tillieux. Qui plus est, l'encrage est différent de la série d'antan, probablement du fait qu'il a été réalisé à l'ordinateur. Il y a donc une touche moderne et élégante qui ne convient pas à une bande d'aventures à l'ancienne, telle que Marc Jaguar.

L’histoire des documents volés n’est pas très originale et Jaguar a franchement un mauvais caractère, ce qui rend difficile pour le lecteur de s’identifier à lui. Marc Jaguar est plutôt un exercice pour le travail ultérieur de Tillieux avec Gil Jourdan qu'un chef-d'œuvre oublié. Dans un cahier à la fin de l'album, Étienne Borgers, décrit la genèse du projet en l'illustrant des huit pages originales de Tillieux. Il faut noter que ces pages ont été redessinés à l'identique par Delvaux. L'intrigue nous offre un récit d'espionnage industriel que l'on pourrait qualifier de vintage, avec des réflexions intéressantes sur les années 1950.