Suède, 13 août. Goteborg. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle (voir précédents tomes), se rend au festival "Way Out Chest" afin d'assister au concert de reformation du groupe Evil Finger. Son amie Trinity pense plutôt à se divertir en achetant des drogues à un dealer local. Les jeunes femmes ont passé des semaines enfermés dans un appartement de Stockholm sans mettre le pied dehors, car les Hacker Republic sont sur le point de s'infiltrer dans le gigantesque centre de données des services de renseignements suédois. A l'image d'Edward Snowden, les pirates se présentent comme des lanceurs d'alerte et veulent révéler au grand jour des dossiers sensibles. C'est alors que Trinity est kidnappée par ses supposés services secrets. Lisbeth est désemparée et n'a absolument aucune piste pour savoir où est emmenée Trinity. Son seul espoir est de demander de l'aide à Mikael Blomkvist, brillant journaliste d'investigation, qui travaille sur une enquête consacrée à l'extrême droite, toute proche de prendre le pouvoir en Suède. A priori, les deux affaires n'ont aucun rapport, et pourtant les routes de Lisbeth et Mikael vont bientôt se croiser. Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur de secrets, de scandales financiers et des crimes les plus barbares.

Inspiré de la série littéraire de Stieg Larsson, Millenium Saga reste dans le ton de la mini-série suédoise et donc davantage expurgée que la version cinématographique de Fincher. Même si les auteurs n'ont pas été jusqu'à les faire parler en suédois, les personnages ont des intonations typiquement scandinaves et la mise en scène est remarquable. Ce nouvel opus ouvre un triptyque totalement inédit. Le scénariste Sylvain Runberg nous emmène dans une nouvelle aventure toute aussi excitante que dans les BD précédentes, et une affaire explosive implique directement les services secrets suédois. Les dessins sont quant à eux assurés cette fois par Belén Ortega, dont il s'agit du premier travail en France. Les crayonnés sont assez élégants et met en avant le désarroi des témoins impuissants de la machination qui se met doucement en place.