Scénario : Gwen De Bonneval et Fabien Vehlmann
Dessin : Fred Blanchard et Hervé Tanquerelle
Résumé : Alors que la France se remet difficilement d'une catastrophe nucléaire, la mystérieuse créature appelée Umo fait son retour, cette fois en France. Après l'avoir combattue en Algérie, l'équipage du George Sand, le dernier Atlas, se prépare donc à une nouvelle confrontation, cette fois sans Tayeb... Le vrai combat ne se situe-t-il toutefois pas ailleurs ? Par exemple dans notre capacité à écouter le message des "Enfants-Umo", nés un peu partout dans le monde ? Car de quoi l'étrange Umo est-il l'incarnation ?
Avec cette mini-saga de science-fiction en trois (gros) volumes, Fabien Vehlman et Gwen De Bonneval partent d’histoires individuelles qui s’entremêlent pour les assembler en une symphonie collective, une fresque qui raconte beaucoup sur notre espèce. Au travers d’une uchronie à peine exagérée, ils racontent ce que l’humanité est capable de produire, en bien comme en mal, sa capacité à apprendre (ou pas) de ses errements devant une menace extérieure concrète. Ils pointent l’appétence constante de l’humanité pour une résilience qu’elle confond souvent avec la faculté de ne pas savoir tirer les leçons du passé. Oublier ou apprendre de ses erreurs ne sont pas antinomiques. La force de la série réside dans l’écriture précise et fouillée de chaque personnage, quel que soit son rôle. Tous ont du fond, un arrière-plan personnel criant de vérité, qui donne de la substance à l’ensemble du récit. Ils sont suffisamment creusés pour être non seulement vraisemblables, mais crédibles, agissant comme une mosaïque, un puzzle, qui serait incomplet, voire grossier sans les multiples circonvolutions prises pour le réaliser. Au lieu d’agir collectivement devant ce qui apparaît comme une menace concrète pour le monde entier, la plupart des personnages, motivés par cette quête, va devoir composer avec des forces qui cherchent à jouer plus perso qu’un footballeur du dimanche en visant le profit immédiat, au lieu du bien collectif. La mise en scène d’Hervé Tanquerelle et de Frédéric Blanchard est d’une fluidité irréprochable. Aussi lisible dans la physionomie des multiples personnages qui se croisent, que dans le choix et le rendu des décors. Ils font merveille pour accompagner le lecteur dans une lecture ardue, foisonnante et complexe. Les couleurs de Laurence Croix subissent une amélioration notable et appréciable, contribuant elles-aussi à une aide non négligeable à la lecture.
VERDICT
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Un résumé de la grandeur et de la décadence humaine, pas moins. Une série qui met à nue nos travers civilisationnels.