Réalisé par Xavier Giannoli.
Lucien est un jeune écrivain en herbe orphelin et pauvre dans une ville de campagne française au 19ème siècle qui a une romance avec une femme mariée de la noblesse. Avec le scandale de la découverte de leur relation, tous deux s'enfuient à Paris, mais ne peuvent vivre sous le même toit. Il finit par travailler dans un journal sensationnaliste, où il découvre la cruauté de la société parisienne, aussi bien la presse que la noblesse.
Basé sur le roman de l'écrivain Balzac, publié au milieu des années 1800, le film a une excellente production avec une reconstitution d'époque soignée, une distribution impeccable et un scénario brillant. La force du film n’est autre que son rythme parfaitement maitrisé et sa réalisation débordante d’idées qui nous emporte immédiatement dans cet univers où tout va très vite, où les rumeurs se répandent comme du poison, et où l’on peut devenir ultra populaire puis complètement démuni d’un jour à l’autre. La voix off de Xavier Dolan apporte une note très dynamique à tout cela. Cette cadence effrénée à la parisienne est toujours présente dans notre société moderne, tout comme l’influence et les scandales soigneusement préparés par les médias. C’est donc une histoire qui parle encore aujourd’hui et se veut être le reflet de la société hypocrite et capitaliste qui prédomine la société moderne. En parallèle de ce côté très pragmatique, le film paraît pourtant totalement irréaliste. Le héros vit tout ce qui lui arrive comme s’il était dans un véritable rêve, en exagérant par moment ses mimiques et son jeu. On joue sur des atmosphères différentes et des genres différents, ce qui nous amène à voir un film très extraverti, ambitieux et avec énormément d’informations à la fois. On a du mal à cerner ses intentions. Il est aussi très recherché dans les décors et les costumes car on reconnait parfaitement certains lieux de Paris où des centaines de figurants circulent en même-temps.
VERDICT
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"Illusions perdues" est très bien réalisé, avec beaucoup de moyens pour un film d’époque français, mais un peu désorganisé et "fourre-tout". Cependant, le parallèle fait entre la presse parisienne de l'époque et les médias numériques et les réseaux sociaux d'aujourd'hui donne une fraîcheur à l'ouvrage.