Un retour attendu.

Plus de onze ans après le dernier opus numéroté de la série alors exclusivité Xbox 360, Ace Combat 7: Skies Unknown est sans doute le meilleur épisode depuis Ace Combat 6 : Fires of Liberation. Bien sûr, de nombreux jeux sont intervenus entre les deux, tels que Assault Horizon et Ace Combat Infinity, mais aucun d’entre eux n'a réussi à offrir le même gameplay que tous les jeux numérotés principaux. Il semble que cette pause ait fait du bien à la série. Le jeu compte 28 avions, la plupart d'entre eux étant modélisés et détaillés d'après des modèles véritablement existants. Chacun d'entre eux s'avère très différent, même l'intérieur des avions est fantastique. Le jeu comprend trois modes différents, deux sur PC et Xbox One, le troisième étant un mode VR exclusif à la PS4. Le mode Campagne est l'endroit où vous passerez le plus clair de votre temps. Réparti sur vingt missions et une longue histoire, le mode campagne raconte l'origine du conflit entre Osea et Erusea qui se déroule dans l'univers fictif de «Strangereal». Vous incarnez un pilote Osean sans voix alors que vous grimperez progressivement les échelons à travers une série de missions qui testent vos compétences dans un monde diversifié. L’histoire est assez déroutante, il faut vraiment prêter attention aux longues cinématiques et aux longs briefings des missions pour bien comprendre ce qui se passe. En gros, vous gravissez lentement les rangs et rencontrez une foule de condamnés devenus pilotes-prisonniers qui servent de leurres aux missions. Une chose en entraînant une autre, vous vous retrouvez au milieu d'une guerre en train de lutter contre un avion plutôt meurtrier au cours de cette campagne de 10 heures. L'histoire a une atmosphère très «Metal Gear» grâce à sa capacité d’être aussi philosophique que possible parfois au point de remettre en question ce qui se passe dans le monde réel. C'est en tout cas une joie de voler dans les airs, d’abattre des choses et d’être un pilote dur à cuire qui rend Ace Combat 7 si attrayant. La météo dynamique s'avère particulièrement crédible, et PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play.

Les missions n'offrent pas grand chose pour se distinguer les unes des autres, à part quelques choses différentes à faire exploser, mais la diversité des lieux visités en vaut la peine. Certaines missions vous dirigent au-dessus des nuages pour détruire une importante flotte de drones autonomes. D'autres mettent votre vol à l'épreuve alors que vous traversez les montagnes dans la jungle et qu'une violente tempête frappe non seulement votre jet mais aussi la foudre, rendant votre HUD inutile, sachant que le vent vous pousse souvent dans la falaise, faisant échouer votre tentative de remonter suffisamment haut pour éviter la collision. Aussi simples que ces missions aient été, elles ont toutes réussi à livrer quelque chose qui les rendait uniques. Cela aide également à ce que le jeu soit magnifique et donne envie de voir plus de choses. Les nuages sont moelleux et denses, les paysages très détaillés et riches en textures haute résolution, et les détails de chaque avion sont incomparables. Il faut noter que le jeu tourne à présent sur l'Unreal Engine 4 et que la résolution graphique atteint les 972p sur PS4 standard et les 1080p sur PS4 Pro. La priorité a été mise sur le framerate qui ne bronche pas à 60 fps (sur le modèle Pro). En ce qui concerne les vols, ce n’est pas aussi difficile que prévu et le jeu reste fidèle aux contrôles et aux systèmes de déplacement de la série. Voler dans les cieux pour freiner et accélérer en même temps, faire demi-tour et lancer des missiles dans un drone qui passait était tellement gratifiant. Descendre en piqué et larguer des bombes sur une base au sol semble épique, et se battre à travers les nuages alors que vous jonglez avec le vent, les éclairs, le gel et les ennemis qui essaient tous de vous abattre a été le point culminant de l'excitation du jeu. Il y avait juste quelque chose de spécial à propos de l'action et de la manière dont tout s'est déroulé. Les avions se manœuvrent également très bien et le catalogue parvient à offrir une expérience diversifiée pour chacun. Chaque mission vous récompense avec des MPB que vous pouvez utiliser pour acheter de nouveaux avions, des pièces pour les améliorer et différents types d’armes. Suivre attentivement le briefing de la mission est un excellent moyen de déterminer quel aéronef sera idéal pour la future mission. Aurez-vous besoin d'installer des fusées pour démembrer les tanks et les canons AA sur le sol ou le stage se déroulera t-il uniquement dans le ciel ? Le taux de réussite de la mission pourrait ainsi être très variable,  si votre avion ne disposait que d'une quantité précise de munitions et que l'utilisation d'une mauvaise arme ne donnait rien de bon.

Un jeu complet.

L'Aircraft Tree est le lieu idéal pour acheter de nouvelles choses. Un large éventail d’options est disponible. Les nouveaux jets impliquaient la maîtrise de son mouvement de vol et chacun d'eux était également doté de trois armes spéciales. Cela signifie que la campagne ne s'est jamais sentie répétitive à aucun moment. Faites bien votre mission et vous aurez assez de points pour acheter un nouveau jet et des armes aussi. La prochaine mission aurait alors un nouvel appel rafraîchissant. Plus vous achetez, plus il y a à déverrouiller, ce qui donne au jeu un grand sentiment d'accomplissement. En dehors de la campagne, nous avons ensuite le mode multijoueur qui, semble avoir été rajouté après coup. La progression de votre avion s'avère calquée sur celle du mode campagne, ce qui est excellent pour la progression, mais les modes de jeu sont plutôt ennuyeux. Que vous jouiez en équipe ou en match libre, tout ce que vous avez à faire est de tout abattre et d'accumuler des points. Ce n'est rien de plus ni rien de moins qu'une expérience multijoueur de base et ceux qui recherchent une carrière dédiée dans le mode ne la trouveront pas ici. Il est également très déséquilibré, car parmi les trois classes de chasseurs, il existe une version surpuissante que tout le monde utilise. Une fois que vous aurez débloqué cela, il vous suffira d'entrer dans ces modes pour faire exploser les autres joueurs sans objectif réel.

Ensuite, nous avons le mode VR qui est exclusif aux propriétaires de PlayStation VR. Le mode est autonome et n'active pas la réalité virtuelle dans la campagne ou en mode multijoueur. Il comporte plutôt trois missions qui consistent toutes à détruire tous les ennemis. Ces trois missions durent environ 20 minutes chacune et, avant de vous en rendre compte, elles sont terminées et vous ne reviendrez jamais dans ce mode. Bien que le mode soit court, cela ne signifie pas pour autant qu'il soit inutile, car il offre une très bonne expérience. S'asseoir dans le fauteuil d'un avion volant dans les airs, effectuer des tonneaux et des boucles dans le ciel était fascinant et méritait d'être vécu. Le mal des transports ne s'est jamais manifesté tant vous ne vous approchez pas du sol, près des bases de tir et des chars, mais il n'était jamais insupportable. Le mode VR est vraiment un excellent ajout, si seulement il était plus long et avait plus de contexte.