Deuxième partie du XXIIe siècle. Alors que l’humanité s’effondre en pleine ascension des IA, le dirigeant de Zehus, entreprise de transmutation, se réincarne en un Titan de métal. Il choisit alors de laisser mourir l’humanité pour favoriser un monde de robots. Plus d’un demi siècle plus tard nous retrouvons la petite communauté des puiseurs menacée par l’arrivée de drones IA alors que le bouclier protecteur a été désactivé par la caste dirigeante. De son côté, Joshua et sa petite protégée se dirigent vers la mégalopole abandonnée dans laquelle il a été recueilli par son père adoptif lors qu’il était bébé. L’heure des réponses a sonné. Il est temps de repartir où tout a commencé, en 2060, lorsque Ray Katzinger, le patron de Zehus, a montré les dernières mécanismes de son projet Homo Deus, incorporée une intelligence conscience dans un corps synthétique à l'apparence humaine. Un projet qui mettra plus de cinquante ans avant de réellement fonctionner, Zehus multipliant les expériences parfois contre-natures et laissant en 2022 toutes sortes de créations face à Joshua ... qui ignore encore une pan de son histoire personnelle.

Deux histoires parallèles se chevauchent désormais dans Elecboy. D’un côté, celle d’une petite communauté dans laquelle la justice sociale a enfin une chance de naître. D’un autre côté, celle d’un petit poucet accompagné par une armée d’humains qui s’apprête à affronter l’armée IA qui règne en maître depuis l’effondrement de la civilisation. Jauen Salaün livre un dernier tome spectaculaire tout en gardant la même façon délicate et discrète de raconter cette tragédie. Ses héros restent modestes, leurs ennemis gardent une certaine humanité. L’ensemble des récits forme une superbe saga de science fiction avec un dessin réaliste toujours aussi beau et un final sans apothéose, comme si victoire et défaite étaient les deux faces d’une même médaille. La représentation du monde est rude et impitoyable, mais ce monde a aussi ses beaux côtés. Les parties brillantes et lisses des IA démontées dans un atelier tordu. La large vue depuis les montagnes. Ici et là, cela ressemble à un road movie post-apocalyptique, mais avec des armes plus sophistiquées qu'un Terminator ou un Mad Max. Surtout, cette histoire ne vit pas des scènes d'action, mais de ses relations interpersonnelles.