A l'origine, Topaze est une pièce de théâtre de Marcel Pagnol (1928) mettant en scène un maître d'école irréprochable mais bien trop naïf. Amoureux de sa collègue Ernestine, la fille de Monsieur Nuche (directeur de la pension où il enseigne), le jeune professeur se fait pleinement exploité par la gent féminine et par son directeur. Non seulement, Ernestine lui demande de corriger ses copies et de surveiller sa classe, mais Suzy Courtois, tante d'un enfant auquel il donne des cours à l'extérieur de l'école, joue les courtisanes par nécessité. Monsieur Nuche quant à lui n'hésite pas à arranger les bulletins de notes pour que les enfants des riches parents d'élèves soient acceptés au sein de l'école. Or, Topaze est beaucoup trop honnête et refuse de changer la note d'un élève. Apprenant la nouvelle et que Topaze ait l'intention de demander sa fille en mariage, Muche décide de le licencier pour faute grave. Malmené par la vie, Topaze rebondit dans le milieu des affaires, un monde bien peu moral et qui va amener le personnage à se remettre en question. Toujours aussi naïf (vraiment ?), Topaze va jouer les prête-nom pour un homme politique influent, Castel-Bénac, et devenir directeur d'un cabinet d'affaires. Une gérance de paille pour faire passer des affaires crapuleuses en douce, impliquant notamment des marchés publics truqués. Lorsque Topaze découvrira la vérité, bien qu'un peu torturé par la morale, il entend bien jouer sa propre partition ...

Cette bande dessinée de 72 pages résume plutôt bien la deuxième partie de Topaze, et les moments clés de l'histoire sont présents, avec quelques pages documentaires en toute fin d'ouvrage. Le dessin d'Eric Hübsch se veut un mélange de caricature (pour les expressions théâtrales des visages) et de réalisme. Les couleurs sont chaudes et habilement choisies. L'ensemble est très concluant et saura divertir les amateurs de Pagnol.