Hiver 1537. Non loin de la frontière qui sépare la France catholique de la Suisse protestante, Gauvin de Brême, l'ancien chirurgien de François Ier, converti au protestantisme, vient dans le Jura demander de l'aide à Hans Stalhoffer, ancien maître d'armes du roi, pour se rendre à Genève où il entend faire éditer sa traduction du Nouveau Testament en français. Le Comte Maleztraza, actuel maître d'armes de François Ier, se lance à la poursuite de l'individu, au nom de l'Église, et doit récupérer le précieux manuscrit. Mais ce qui compte surtout pour Maleztra, c'est de finir son combat contre son illustre prédécesseur, et déterminer pour de bon qui est le meilleur à la rapière (qui remplace désormais l'épée).

Le Maître d'Armes aborde un thème intéressant, c'est à dire celui de la Réforme. Le récit montre le changement d'état d'esprit entre les hommes du Moyen Âge et ceux de la Renaissance, ce qui a conduit à l'apparition de traduction des textes religieux en français (une hérésie pour certains membres de l'Église). Il est pourtant question de la vulgarisation de la Bible, et de tous les enjeux religieux et politiques qui l’accompagnent. L'affrontement entre partisans de l'ancien et du nouveau monde est ici symbolisé par la lutte entre les deux maîtres d'armes, l'expérimenté garant des valeurs chevaleresques, le cheval fou pour qui le code d'honneur n'est composé que de mots futiles. Le dessin réaliste de Joël Parnotte est propre et élégant, le récit évolue entre réflexion historique (bien que le personnage de Gauvin de Brême ait été inventé) et combat violent (certains passages s'avèrent très sanglants).