Scénario : Jacky Schwartzmann
Dessin : Sylvain Vallée
Lucien, un ancien truand devenu curé, est désormais le père Philippe. Il est apprécié de tous à Saint-Claude et son petit commerce sur le côté lui permet de bien vivre. Il lui est désormais impossible de retrouver sa vie précédente. Elle est enterrée, sauf s'il venait à se faire démasquer…
Dans ce second tome, l’histoire commence avec Lucien toujours plus à l'aise dans son rôle, jouant de son charisme pour séduire les paroissiennes tout en maintenant un trafic de drogue florissant. Ce cadre en apparence paisible est toutefois vite perturbé par les fantômes de son passé, notamment deux bandes rivales qui ne semblent pas prêtes à lui laisser du répit. L’intrigue, orchestrée par Jacky Schwartzmann, nous entraîne dans un tourbillon de tensions et de conflits. Alors que Lucien profite des confessions de ses fidèles, son passé de gangster refait surface, mettant en péril son existence paisible. L’introduction de nouveaux personnages, comme Jean-Pierre le gitan et un gendarme trop curieux, crée un réseau de tensions qui s’intensifie au fil des pages. La découverte d’un cadavre relance l’histoire, et les rivalités entre les gangs finissent par atteindre leur paroxysme. Ce mélange de suspense, d’action et d’humour noir donne une dimension captivante à l’album, rendant chaque chapitre difficile à lâcher. Sylvain Vallée se distingue une nouvelle fois par son talent graphique. Son style dynamique capte parfaitement l’essence des personnages et des paysages. Les traits expressifs des visages rendent les émotions palpables, tandis que les décors enneigés du Jura sont mis en valeur par une palette de couleurs vibrantes. Elvire de Cock, à la colorisation, ajoute une profondeur visuelle qui accentue l’ambiance dramatique de l’histoire. Le ton de l’album oscille entre l’humour grinçant et la noirceur, tout en conservant une légèreté qui fait la force de l’œuvre. Les dialogues sont à la fois savoureux et percutants, injectant un rythme soutenu à la narration. Les références à des œuvres classiques du genre, comme les romans de Donald Westlake ou le film Fargo, enrichissent le récit, plaçant ce dernier dans une tradition littéraire tout en lui conférant une touche d’originalité.
VERDICT
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Ce deuxième tome d'Habemus Bastard est une conclusion brillante et explosive d’un diptyque captivant. Lucien, le curé au passé trouble, est un héros imparfait mais attachant, et son parcours chaotique, agrémenté d’un brin de mystère et de tension, vous tiendra en haleine tout au long de cette aventure trépidante, vous n’en ressortirez pas indemne !