Réalisé par Bryce McGuire.
Le célèbre joueur de baseball Ray Waller (Wyatt Russell) et sa famille en ont assez de changer sans cesse de domicile et veulent enfin s'installer quelque part de manière permanente. Ils emménagent dans une maison vide avec piscine dans un quartier paisible de banlieue. Ray, qui souffre de sclérose en plaques et a dû quitter le sport professionnel, fonde de grands espoirs sur l'entraînement de natation. L'agent immobilier lui a caché, ainsi qu'à sa femme Eve (Kerry Condon), qu'une jeune fille s'était noyée ici dans les années 1990. Leur fille adolescente Izzy (Amélie Hoeferle) et leur fils cadet Elliot (Gavin Warren) apprennent bientôt que la piscine est sinistre et qu'il s'y passe des choses inexplicables. Mais ils ne veulent pas inquiéter les parents, qui n'ont certainement pas besoin de nouveaux soucis. Ray constate avec enthousiasme que la natation dans la piscine l'aide beaucoup : lors du nouvel examen médical, il ne reste plus grand-chose de sa maladie chronique. La famille invite les nouveaux voisins et amis d'école à une grande garden-party. Elliot se méfie de la paix et observe les joies de la baignade avec sa caméra depuis la fenêtre de sa chambre. Quelque chose semble soudain ne pas aller avec son père et le garçon qu'il porte sur ses épaules dans l'eau.
Dès le début, le public voit comment, en 1992, une petite fille se rend la nuit en pyjama à la piscine du jardin. Dans l'eau flotte le petit bateau qu'elle veut ramener à son frère malade. Comme par magie, la piscine attire l'enfant serviable à l'intérieur, qui perd ce combat inégal. Lorsque la famille Waller emménage dans la maison des décennies plus tard, des feuilles fanées jonchent les bâches qui recouvrent la piscine. Selon l'agent immobilier, personne n'a habité ici depuis longtemps. Ray, le père de famille, se penche sur la bâche et tombe rapidement dans l'eau. La famille, effrayée, met cela sur le compte de sa maladie. Le thriller d'horreur "Night Swim" du réalisateur Bryce McGuire commence donc de manière tout à fait prometteuse. L'histoire, basée sur un court-métrage de McGuire et Rod Blackhurst de 2014, associe deux thèmes différents, souvent présents dans le genre du film d'horreur. D'une part, il s'agit d'une famille en souffrance et donc particulièrement vulnérable : Ray a dû renoncer au baseball en raison de sa maladie évolutive, et son fils Elliot est considéré comme très sensible. Après un premier incident, la famille apprend l'existence d'anciennes sources sur la propriété et d'un lien entre la piscine et la nappe phréatique. La force étrange et sauvage de la nature et du sous-sol, éventuellement associée à une puissance diabolique, constitue le deuxième thème. Il touche aux peurs primaires de l'homme, y compris à celles de ses propres forces qui pourraient sommeiller sous la fine couverture des bonnes manières civiles. Le film ne parvient toutefois pas à établir un lien logique entre ces deux thèmes. Quel est le motif qui pousse la force à s'activer dans la piscine ? Elle éveille manifestement chez quelqu'un le besoin de faire des sacrifices humains. Les Aztèques et les peuples de l'Antiquité faisaient pourtant encore ce genre de choses de leur propre initiative. Les différents personnages de la famille sont décrits de manière assez succincte. Ray semble instable et un peu sombre. Mais la cohésion de la famille est forte, on essaie de s'aider et de se soutenir mutuellement. Les effets de mise en scène doivent en grande partie assurer la peur et l'épouvante. La nuit, la lumière vacille au bord de la piscine, de l'eau brune jaillit de l'écoulement dans le bassin, la caméra filme hors de la piscine, comme si quelqu'un ou quelque chose observait les gens devant. Une fois, on entend la fillette noyée appeler à l'aide, puis un monstre gris apparaît brièvement. Mais l'intrigue et les fantômes semblent hésitants, retenus. Il n'en résulte pas de suspense notable.
VERDICT
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Lorsque la famille Waller emménage dans sa nouvelle maison, elle ne se doute pas de l'épouvante meurtrière qui l'attend. Pour changer, ce thriller d'horreur ne le place pas derrière la porte, mais à l'extérieur, dans la piscine. Les événements effrayants et les tensions croissantes au sein de la famille ne semblent toutefois pas très plausibles sous la direction de Bryce McGuire. L'intrigue, qui suit son cours comme si le frein à main était serré, ne parvient que rarement à captiver.