Avec des recettes mondiales de près de 530 millions de dollars, "Baby Boss" (The Boss Baby) est devenu en 2017 l'un des films d'animation les plus populaires de l'année. Il n'est donc pas étonnant que l'artiste d'animation et réalisateur Tom McGrath ait également pu mettre en scène le deuxième volet, pour lequel il disposait d'un budget de 125 millions de dollars. Les intervenants sont également les mêmes que dans la première partie.  Malheureusement, du point de vue de la mise en scène et de la dramaturgie, il s'agit plutôt d'une version tiède du premier film qui, avec son aspect coloré comme un bonbon et son feu d'artifice permanent de scènes de slapstick, d'action et de one-liners insolents, provoquait déjà une surcharge d'attraits. Mais avec la prémisse d'un bébé imprégné d'un sens des affaires et de caractéristiques capitalistes, il offrait au moins quelque chose de totalement nouveau et donc de divertissant. C'est malheureusement ce qui manque le plus à la deuxième partie. La raison principale en est l'histoire surconstruite, calculée et déroulée avec ennui, avec ses intrigues qui ne mènent nulle part. Et : les motifs, prémisses et rebondissements invraisemblables et immotivés.

Cela commence par la raison pour laquelle les frères Tim et Ted doivent se retransformer en bébés. À cela s'ajoute, cette fois encore, une mise en scène confuse, bruyante et sensationnelle, bien trop éclatante et instable. McGrath et son équipe font preuve d'une agressivité et d'une stridence excessives lorsqu'ils tirent à l'écran leur feu d'artifice de scènes d'action survitaminées, de courses-poursuites, de (mauvaises) blagues et de nouvelles introductions de personnages. C'est trop, trop sauvage, trop criard et trop impulsif. Surtout pour le jeune public. Les phrases clichées et kitsch comme "Nous sommes une famille, nous nous serrons toujours les coudes" n'aident pas non plus. Toujours est-il que les animations, en particulier celles des paysages et des décors (en arrière-plan), riches en détails et visuellement impressionnants, sont au-dessus de tout soupçon. Cela concerne aussi bien les décors et les lieux dans les appartements, la petite ville ou à l'intérieur des ateliers de Baby Corp que ceux qui sont intégrés dans la nature imposante.