En 1637, le 8 juin, à Leyde (Pays-Bas), le philosophe et mathématicien français René Descartes (1596-1650) publie anonymement son "Discours de la méthode" dans lequel il expose sa théorie de la connaissance, la libérant de l'autoritarisme et du dogmatisme de la scolastique et du despotisme de la religion. En tant que mathématicien, Descartes n'aimait pas l'incertitude et se méfiait même de l'expérience. Il voulait que son système philosophique soit aussi précis que les mathématiques. Mais il avait besoin d'un axiome absolu - quelque chose qui était vrai sans aucun doute - pour soutenir son système. Pour ce faire, il a commencé par tout remettre en question, un processus qu'il a appelé le doute radical, pour lequel il a examiné la connaissance dérivée des sens, concluant qu'ils n'étaient pas entièrement fiables, arrivant à exclure la connaissance sensorielle ... bien qu'avec le doute de savoir si nous pouvons nier la réalité qui nous entoure. Il a essayé les rêves et les mathématiques sans pouvoir se défaire du doute. Jusqu'à ce qu'il en arrive à la conclusion que s'il y a quelque chose qui ne fait aucun doute : il a toujours pensé. Donc "Je pense, donc je suis". A partir de cet axiome "la chose pensante", il précise par déduction quelques vérités élémentaires et indiscutables sur lesquelles il va fonder ses connaissances scientifiques. Cette position, que l'on appellera "rationalisme", s'incarne dans le texte précité, qui constitue le point de départ de la méthodologie philosophique moderne.

Les premiers mots du discours de la méthode en donnent immédiatement le ton: «Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont...» . Alors adapté Descartes en manga était sans doute une gageure, mais cette fois-ci, il ne s'agit pas d'un recueil purement historique puisque la trame évolue à notre époque, où un employé de bureau lambda voit Descartes débarquer dans sa vie. C'est le choc des mondes, l'un découvre la modernité, l'autre le savoir philosophique. Une façon de se replonger dans un texte important et d'y apporter un sous-texte moderne pour illustrer facilement la remise en question. Le dessin est quant à lui dans la lignée des précédents Kurosavoir, le trait de Yûta Naha se relève plutôt efficace et le philosophe pleinement reconnaissable.