Scénario : Frédéric Richaud
Dessin : Ivan Gil
d'après "Il neigeait" de Patrick Rambaud
Adaptation d'un roman de Patrick Rambaud, "Bérézina" relate la célèbre campagne russe de Napoléon. Petit rappel des faits : Le 24 juin 1812, Napoléon décide de déclarer la guerre à l'Empereur russe Alexandre. La Grande Armée, constituée de 450.000 soldats de vingt nations, a toutes les difficultés à traverser l'Europe de l'Est, tant la chaleur de l'été y est accablante. Trois mois plus tard, Moscou est en ligne de mire. Mais les russes préparent une mauvaise surprise à l'Empire français : La tactique de la terre brûlée. La capitale moscovite est entièrement abandonnée et la nuit venue, le Kremlin commence à prendre feu, puis c'est toute la ville qui menace de tomber en cendres et d'emporter l'armée napoléonienne avec elle. La Grande Armée n'a pas d'autres choix que de fuir. Retranché dans le palais Petrovski, la résidence d'été des tsars, Napoléon envisage de retourner à Moscou dès la fin de l'incendie et il décide d'écrire à Alexandre pour lui dire sa façon de penser. Nous sommes en septembre, l'armée est sans vivres et les convois de ravitaillement sont irrémédiablement attaqués par les Cosaques. L'hiver commence à s'installer, l'ennemi est plus rapide et plus nombreux, et bientôt Murat ainsi que la cavalerie sont battus. Chaque tentative d'avancée se solde par des dizaines de milliers de morts, et l'ordre de quitter Moscou est enfin donné. Mais le retour n'est pas une sinécure, et les français décident de remonter vers Smolensk, où des réserves sont stockées. Le capitaine d'Herbigny parvient à destination en petit état et avec bien peu d'hommes. Quant à Napoléon, il passe pour mort à Paris.
Dans ce tome trois, la Grande Armée peine toujours à regagner la France. Avec une température extérieure de -25°C, l'hiver polaire a déjà fait beaucoup de victimes parmi les hommes de Napoléon. Le matériel a gelé et le 17 novembre, Napoléon se trouve à Krasnoie alors que l'armée impériale russe, commandée par le général Koutouzov, lance une série de manoeuvres, d'embuscades et d'engagements. Ce jour précis, une manœuvre d'intimidation de la Garde impériale dissuada Koutouzov de lancer l’assaut final, et Napoléon sauva son armée de l'anéantissement complet au prix de nombreuses victimes. Le IIIème corps de Ney, qui n'a quitté Smolensk que le matin même et qui progresse vers Krasnoï, refuse de se soumettre (son contingent passera de 15.000 hommes à 800 en moins de trois jours). Le 20 novembre, Ney et Napoléon se retrouvèrent enfin près d'Orcha, les troupes françaises verront cet événement comme une grande victoire. Bérézina nous permet de suivre la grande histoire en compagnie de Napoléon Bonaparte, mais aussi plusieurs de ses hommes, notamment son cuisinier, son valet, un secrétaire attaché au service du baron Fain, l'État-major et les Généraux, ou encore son beau-fils Eugène de Beauharnais. L'occasion de plonger dans la psychologie des personnages, et de découvrir des dialogues très soignés. L'atmosphère est encore plus sombre dans cet épisode, il fleure un parfum de fin de règne dans l'atmosphère glaciale et glaçant de la Russie. Les affrontements vont se multiplier jusqu'au destin tragique que l'on connaît. Les dessins sont quant à eux magnifiques, encore en évolution depuis "La Bataille", avec un trait réaliste et une reconstitution épatante tant dans les costumes que dans les panoramas glaciales de l'hiver russe.
VERDICT
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Bérézina nous permet de revivre la campagne de Russie de Napoléon Bonaparte. Cette aventure s'avère non seulement très documentée sur le plan historique, mais affiche également une excellente réalisation. Ce troisième tome se focalise sur la déroute de la Grande Armée au cœur de l'hiver russe particulièrement difficile, et qui tentera de regagner enfin la France au prix de nombreux sacrifices ...