Scénario : Xavier Dorison
Dessin : Ralph Meyer
Couleurs : Caroline Delabie
Dans le deuxième diptyque de la saga Undertaker, le croque-mort Jonas Crow s'est associé à Prairie Rose (l'ancienne gouvernante anglaise de Cusco) et à Mademoiselle Lin (ancienne cuisinière). Pressé par ses acolytes de faire entrer un peu d'argent dans les caisses, Jonas accepte de traiter l'enterrement d'une riche défunte, une opération estimée à 300 dollars. Lorsque le mari endeuillé entre en scène, le colonel Charley Warwick, la mécanique va se gripper. En effet, l'officier (un peu saoul ) reconnaît immédiatement en Jonas Crow le lieutenant Strickland, sous ses ordres lors de la guerre de Sécession. Il entend stopper les agissements de l'ogre de Sutter Camp, le Docteur Jeronimus Quint, toujours vivant malgré une condamnation à la pendaison. Le vieux colonel et Undertaker doivent l'empêcher définitivement de nuire, mais le chirurgien s'avère plein de ressources. Mais est-il réellement le mal absolu ? Il semblerait que le médecin ait oublié le serment d'Hippocrate depuis longtemps et s'abroge le droit de mort aussi bien que vie. Dans l'intérêt de la science bien sur, mais aussi pour porter assistance aux plus désœuvrés, les invisibles, voire être une carte maîtresse plus tard pour l'État (si ses opérations étaient couronnées de succès). En attendant, Jeronimus Quint réussit à échapper à Jonas Crow et emmène Rose avec lui. La jeune femme, gravement blessée, estime qu'il est désormais son seul espoir. Pour l'Undertaker, il n'est pas question de laisser filer l'Ogre de Sutter Camp une nouvelle fois, mais attention, ses patients lui sont reconnaissants et Jonas l'apprendra à ses dépends. En parallèle, une équipe de marshals entre bientôt en scène et semble sur les traces de Jonas. L'étau semble se resserrer de plus en plus, reste à savoir qui en sera la victime ...
L'intrigue fait preuve de cohérence et le côté inédit apporté par l'atmosphère "chasse à l'homme" apporte un peu de sang neuf à la saga qui s'éloigne quelque peu du western traditionnel. Ce deuxième diptyque présente un ton vaudevillesque aux abords des ténèbres. Il est difficile de savoir si Quint est véritablement un boucher ou bien un sauveur, tant il sait bien manipuler les hommes. Aucun personnage n'est blanc ou noir dans ce récit. Ce quatrième tome est également l'occasion de découvrir une partie du passé de l'Undertaker. Le dessin de Ralph Meyer semble s'être encore magnifié depuis le précédent volet, avec un trait vif et précis. Les cadrages sont dynamiques et la mise en couleurs réjouissante, tout comme les émotions des personnages sont bien mises en valeur par la partie graphique. L'épilogue est superbement trouvé et promet de belles aventures à venir.
VERDICT
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Undertaker revisite les codes du western et présente une tonalité plus sombre que par le passé. La présence de deux protagonistes féminins n'a en rien adouci le héros, au contraire. Le dessin affiche une mise en couleur très tonale, un trait réaliste, tandis que le récit montre un personnage au passé sombre désabusé prêt à tout pour accomplir la mission qu'il s'est fixé ou qu'on lui a imposé (c'est selon). Une fin de diptyque formidable.