La jeune Eva vit de ses vagabondages avec son chien Jesper après que ses parents aient été assassinés par des limiers quand elle était petite. Rusée, elle visite les grandes demeures inhabitées (souvent à son initiative) jusqu'à ce qu'elle y tombe sur un livre passionnant. De son côté, Halpha, riche propriétaire terrien, a bien l'intention de faire prévaloir la suprématie humaine et n'admet pas que certains robot se permettent certaines libertés. De là à écrire un livre... Scandaleux ! Ses deux limiers sans merci sont de toutes facons sur les traces de cette aberration.

Munuera et les Beka nous offrent avec ce second tome une histoire poignante dans leur univers rétro-futuriste somptueux. Encore une fois sur les traces d'une enfant, un pied dans les travers du passé, l'autre dans des problématiques bien plus actuelles, cette histoire un poil plus violente que la précédente est menée tambour battant. Sur fond d'esclavagisme, d'intelligence artificielle et d'humanité perdue ou retrouvée, ce second tome embarque tout autant que le premier et fait s'interroger de multiples manières. Ce mélange de poésie et de violence fonctionne à merveille. Tandis que nous nous attendions à une suite directe du tome un, nous découvrons une histoire totalement nouvelle. Ce qui fait que ce tome 2 peut se lire sans connaître le tome 1 mais cela serait dommage. Tout commence par sept planches en noir et blanc montrant le destin tragique d’une jeune fille Eva voyant ses parents assassinés par un limier et son assistant. C’est assez violent et cela a mis mal à l’aise. Heureusement la découverte d’un jeune chiot par l’héroïne atténue cet effet. Eva a grandi et est devenue une vagabonde qui se débrouille comme elle peut pour survivre. Mais sa destinée va la remettre sur le chemin de l’assassin de son père. Une histoire beaucoup plus sombre que la précédente même s’il ressort aussi un côté poétique du fait de l’humanité de certains robots. Visuellement, le duo Munuera / Sedyas fonctionne toujours à merveille. Personnages toujours charismatiques et expressifs, grandes planches poignantes et action ou émotions palpables, le plaisir de retrouver le duo d'artistes aux manettes est intact. L'alternance des planches en noir et blanc du passé et celles colorées au grain si particulier sont une friandise qui se dévore sans faim, sans fin. On affectionne vraiment les robots qui déploient une âme indéniable et se chargent de plus en plus au fil des tomes d'un potentiel affectif énorme !