Scénario : Stéphane Desberg
Dessin : Eric Maltaite
421 est une série de bande dessinée créée par Eric Maltaite (dessin), fils de Will (Tif & Tondu, Isabelle), et Stephen Desberg (scénario). Dix tomes ont vu le jour et cette deuxième intégrale réunit les volumes 3 à 7. Dans "Suicides", Jimmy Plant, alias agent 421, doit suivre la trace de super-riches dans les Caraïbes. Tous avaient auparavant tenté de se suicider, ce qui avait échoué. En Jamaïque, ils sont tous décédés de mort "naturelle". "Dans l'Empire du Milieu", 421 participe à un rallye à travers la Chine. Sa mission est de s'emparer d'une arme militaire. Ce qui est difficile, c'est qu'il ne connaît pas le vendeur et que des Russes, des Allemands, des Chinois et des Américains sont également intéressés. Pour "Scotch Malaria" et "Les enfants de la Porte", il s'agit d'une histoire racontée sur deux albums. Au Cameroun, la géologue britannique Diana McNamara est enlevée. Par qui et pourquoi est au départ un grand mystère. 421 se serait fait recruter par les services secrets libyens afin de piéger McNamara.
En 1980, un nouveau héros est apparu dans les pages du journal Spirou. Il était branché, moderne, britannique et portait le doux nom de 421. Au début, il s'agissait d'une simple parodie de James Bond, avec tous ses traits binaires et misogynes (il reprenait même sa coiffure), mais le personnage a rapidement évolué. Les aventures de cet agent secret de Sa Majesté deviennent de plus en plus réalistes, intéressantes et crédibles au fil des albums originaux. Il aura fallu attendre longtemps avant de découvrir la deuxième partie de l'intégrale. Et l'attente en valait plus que la peine. Entre la crise des euromissiles, la guerre civile en Afrique et les voyages dans le temps : Le deuxième volume de l'édition complète des histoires étonnantes de 421 a de nouveau beaucoup à offrir. Comme pour ses deux modèles cinématographiques - James Bond et Indiana Jones - le lecteur alterne entre rire de bon cœur et tourner les pages sous tension. La double histoire de la géologue britannique Diana McNamara, en particulier, est magnifique. Notamment parce que 421 devient ici la personne qui raconte l'histoire. Comme dans les films noirs français, sa voix accompagne le lecteur tout au long de l'histoire. La séquence d'introduction, dans laquelle Plant réfléchit : "Oh, je ne sais pas... les gens ont de drôles d'idées ! Imaginez que tous les agents secrets soient des mannequins de haut niveau, champions du 200 mètres brasse [...] et qu'ils n'acceptent les pires situations du monde qu'avec un sourire à la Julio Iglesias [...] et qu'ils haussent légèrement les sourcils lorsque les vêtements de nos conquêtes glissent sur le sol. Et ils ont raison de le faire. Eh bien, moi en tout cas, je suis un peu comme ça...". Voilà, le lecteur est au courant. Quelle surprise, ensuite, de voir le scénario fourni : De la recherche d'une exploratrice au voyage dans le temps. Quel plaisir ! Il s'agit d'une excellente œuvre sur le thème du voyage dans le temps, et la manière dont le lecteur est peu à peu introduit dans le sujet est admirable. Le format de la bande dessinée oblige bien sûr à faire des raccourcis. L'hommage à Indiana Jones, juste avant la fin de l'histoire, est également très beau : 421 à sa compagne "Faites comme moi. Marchez sur les carreaux carrés" - "Comment le savez-vous ?" - "C'est trop long à expliquer". Le voyage dans le temps, tout simplement. Super. Une préface éditoriale de 24 pages de Didier Pasamonik, éditeur de BD français, journaliste et commissaire d'exposition, complète ce volume particulièrement réussi. Un plaisir pour tout fan de la bande dessinée franco-belge.
VERDICT
-
Une bande dessinée tantôt amusante, tantôt passionnante, mais jamais ennuyeuse. Le mélange de James Bond et d'Indiana Jones, excellemment mis en scène, est tout simplement amusant.