Il existe un premier volume de Dragon Ball Super publié après la mort d'Akira Toriyama. Certes, il rassemble les chapitres sur lesquels Toriyama travaillait encore (bien qu'il soit clair que la série était plus supervisée par lui que co-créée de toute façon), mais l'esprit de tragédie plane néanmoins sur l'ensemble. Ceci mis à part, il se passe pas mal de choses dans ce volume. Le prochain arc narratif de Dragon Ball touche à sa fin (plus ou moins, car la majeure partie du prochain volume en sera une sorte d'épilogue), et nous avons en même temps le chapitre du 100ème anniversaire de la série. Il est juste dommage que beaucoup de choses échouent ici, alors qu'elles n'échouaient pas à l'époque où seul Toriyama travaillait sur « Dragonballs ». La lutte contre Cell Max continue ! Goten et Trunks sont censés sauver la situation, mais ils ne se sont pas entraînés - à cause de la dernière barrière - et leurs performances sont donc moyennes. De plus, ni l'union avec les androïdes, ni la fusion ratée ne sont d'un grand secours. Il est donc temps pour Gohan, avec l'aide de Piccolo, de montrer ce qu'il a dans le ventre et de réitérer le succès de son premier affrontement avec Cell alors qu'il n'était encore qu'un enfant... Et vous savez très bien ce qui se passe ensuite. Pas seulement si vous avez vu le film sur lequel tout cela est basé, car son intrigue et celle de ces chapitres ne font que copier presque une à une, avec seulement un vieillissement des personnages, ce qui était à l'origine de la première « Saga Cell » il y a des années. Mais sous une forme plus simple et plus adaptée à ceux qui préfèrent la perception visuelle au contenu. Donc, pour résumer, les héros se tapent avec hargne, ils ne parlent pas beaucoup, il y a un peu d'humour, et c'est tout. Il n'y a pas grand chose à écrire, mais ça a quand même son charme, c'est amusant à lire, et l'histoire s'éloigne gentiment de l'anime quand elle le peut, ce qui fait qu'il vaut mieux lire que regarder ce film hautement dérivé.

La dérivation est en quelque sorte moins prononcée ici qu'elle ne l'était là, grâce à pas mal d'intrigues secondaires, mais malheureusement elle reste en travers de la gorge, ce qui est dommage, car « DB » méritait mieux. D'autant plus que le volume couronnant le 100ème chapitre, tant attendu à une époque, est une sacrée déception. Il y aura des spoilers, donc ceux qui ne veulent pas ne devraient pas lire, mais... Exactement, le problème est que c'est un moment très important, le centième, il doit être célébré et tout. Mais nous avions peur que cette célébration se résume à montrer le combat entre Goku et Vegeta et la victoire de ce dernier, et c'est exactement ce qu'on obtient. C'est-à-dire que le 100ème épisode n'est rien d'autre qu'un achèvement de l'intrigue du film et rien de plus. En plus de cela, l'affrontement lui-même passe trop vite, se terminant au tout début, puis quelques discussions et une conclusion, mais l'insatisfaction demeure. Et le dégoût, parce qu'on s'attendait sérieusement à quelque chose, on espérait que quelque chose de nouveau allait commencer, on espérait avoir quelque chose de cool, et là, rien. Et même dans l'édition en volume, nous n'avons pas l'attrait des quelques pages en couleur que nous avions dans le magazine. Pour cela, il est tout de même bien meilleur à regarder que le film, car il y a des CGI, de la 3D, des feux d'artifices informatiques, de la modernité et.... et un manque de cœur, un manque d'esprit, alors qu'ici c'est du bon travail, avec de l'ambiance, des scènes spectaculaires et une excellente dynamique des scènes de combat. Une image apparemment fixe, et plus de vie que sur le film. Cependant, si ce film avait été réalisé par Toriyama et non par Toyotaro, il aurait été bien plus agréable. Mais c'est ce que c'est, ce n'est pas mauvais, mais ce n'est plus ça. Et c'est parfois dommage quand le potentiel de l'anniversaire est gâché. Il promettait d'être un bon événement, mais il s'est terminé... comme toujours. Ce tome affiche une couverture retouchée par ordinateur qui n'a pas l'esprit et le caractère des anciennes couvertures de la série (et qui, comme c'est l'habitude de l'auteur, est copiée d'une autre œuvre). Il est juste dommage que Toriyama ne soit plus en vie et qu'il ne ramène plus la série à ses anciens sommets, car nous avons bien peur que Toyotaro ne l'entraîne malheureusement dans sa chute, en continuant l'œuvre du maître sans sa supervision.