La Main du Diable est une adaptation de La Bouteille Endiablée ou Le Diable dans la Bouteille (The Bottle Imp), une nouvelle écrite par Robert Louis Stevenson publiée en 1891. Offrant une interprétation captivante d'un thème ancestral – le risque de pactiser avec le diable – cette nouvelle est un joyau radieux. Elle raconte le destin imprévisible d'un homme qui qui achète une bouteille habitée par un lutin capable d'exaucer tous ses vœux. Pourtant, cet objet séduisant recèle une sombre malédiction : quiconque meurt avec elle en sa possession brûlera à jamais en enfer. Et voilà le hic : on ne peut la revendre qu'à un prix inférieur à son prix d'achat. Dans cette BD, le concept est exactement le même sauf que la bouteille a été remplacée par une main ! Dawson s'en débarrasse après avoir acquis une demeure somptueuse. Mais lorsqu'il en a à nouveau besoin pour assurer sa santé, son coût est, de façon effrayante, d'un centime, et la responsabilité de sa possession devient bien plus complexe.

Ce récit était intéressant, même si le thème n'est pas nouveau. Dawson est un homme bon et sage. Il sait que si quelque chose semble trop beau pour être vrai, c'est probablement un problème. Il sait qu'il faut faire attention à ce qu'on souhaite. Bien qu'il pense que l'argent achète la paix de l'esprit et le bonheur, il ne veut pas être corrompu par la possibilité d'une richesse incalculable – ni que d'autres le soient. Dawson pensait avoir réussi lorsqu'il a pu vendre la bouteille à temps, malheureusement, peu après, il est atteint de la lèpre (mortelle à l'époque). Son seul espoir de guérison est de racheter la bouteille à celui qui la possède désormais. Retrouver la bouteille n'est pas particulièrement difficile, et l'acheter semble bien trop simple. Le problème est que le prix est désormais extrêmement bas. Heureusement, sa femme Rose a la brillante idée de partir à l'étranger, dans un pays où la monnaie a une valeur nominale inférieure à celle des États-Unis. Ils partent donc pour Tahiti : un centime vaut moins d'un demi-penn. Il vous faudra lire le récit pour comprendre le dénouement.  La trame se concentre sur les émotions des personnages plutôt que sur les faits, ce qui a contribué à rehausser la qualité de la nouvelle. Les dessins de Griffo capturent parfaitement l'essence du XIXe siècle.