Transparente (Toumei Ningen no Hone) est une série en quatre tomes publiée au Japon aux éditions Shueisha. Ce manga met en scène Aya Kinomiya, une jeune fille qui a grandit entre un père violent et une mère protectrice envers ses enfants. Un jour, elle découvre qu'elle peut faire disparaître son corps. Un don particulier qui va l'amener à prendre une décision au delà de l'imaginable, une décision qui va bouleverser sa vie. Aya n'est pas le genre de personnage à devenir une héroïne joyeuse et motivée, c'est une jeune fille tourmentée, taciturne qui va vivre, suite à une décision marquante, une réelle culpabilité. Un sentiment qui va la ronger, lui faire prendre un chemin même dangereux.

Le troisième opus confirme les points les plus marquants mais aussi l'apparent dépouillement des précédents. Ce qui frappe dans ce manga, c'est la figure d'Aya rendue invisible par l'ombre de son père, personnage dessiné de telle façon qu'on ne peut vraiment pas l'oublier. Paradoxalement, alors qu'il est empreint de négativité, ce sont les chapitres où il est présent qui sont les plus forts et le premier de ce troisième volume, le chapitre 11, est très inspiré avec de nombreuses métaphores et des illustrations très recherchées. En revanche, quand il s'agit de dépeindre l'amitié d'Aya pour ses deux camarades, aussitôt le texte comme les illustrations deviennent plus simples : quelques aplats noirs sur fond blanc ou gris suffisent, quelques échanges de mots. Tout baigne alors dans la simplicité et c'est ce qui nous gêne un peu dans "Transparente" : la scène de la pêche avec le père dans le tome 1 restera encrée (ancrée ?) dans la mémoire ainsi que quelques autres alors que les scènes de bonheur nous ont semblé plus transparentes. À voir comment sera écrit et illustré le quatrième tome... surtout s'il se finit bien.