Scénario : Patrick Weber
Dessin : Baudouin Deville
Couleurs : Bérangère Marquebreucq
Kathleen est à Venise où elle couvre le « Congrès international des architectes et techniciens des monuments historiques » pour la RTB. Ce congrès a pour but de préserver et de restaurer les bâtiments anciens. Sur place, la journaliste de la RTB contribuera à la préservation de la Maison du Peuple de Bruxelles. La veille du congrès, elle a rendez-vous avec un certain Serge Durand, farouche opposant à la démolition de la Maison du Peuple. Il lui fera faire des découvertes étonnantes. Durand ne se présentant pas, il s'avère qu'il a été assassiné. Les soupçons de Kathleen sont immédiatement éveillés et elle se met à la recherche du coupable présumé. S'ensuit un jeu du chat et de la souris avec des promoteurs immobiliers malhonnêtes. Par l'intermédiaire de l'épouse de Durand, elle met la main sur un énigmatique « testament photographique créatif » de Horta. Ne voyant pas les liens entre les détails des photos, elle demande l'aide du professeur Antoinette Legein, spécialiste de l'Art nouveau. Un promoteur immobilier corrompu visant la Maison du Peuple a réussi à s'imposer comme l'ami du professeur. Lorsqu'il découvre que son amie s'approche de trop près du dévoilement du testament d'Horta, le professeur est assassiné. Kathleen se mobilise immédiatement et, avec l'aide de son vieil ami le commissaire de police Stan, tente de démasquer le tueur. Mais elle ne peut empêcher la mafia de la construction de frapper à la porte et de démolir la Maison du Peuple.
« Maison du Peuple 65 » est la sixième aventure de Kathleen Van Overstraeten, ancienne hôtesse de la Sabena, aujourd'hui journaliste à la RTB. Ce thriller historique passionnant tourne autour de l'architecte Art nouveau Victor Horta et de la disparition de la Volkshuis bruxelloise qu'il a conçue. Après « Inno 67 », c'est le deuxième album du duo Weber Deville dans lequel Horta occupe une place centrale. Ils nous servent une histoire passionnante de « vrais Belges », parsemée ici et là de faits historiques et d'anecdotes, certes pas trop pédants, mais toujours enrichissants. Les auteurs utilisent intelligemment le professeur pour nous faire découvrir les bâtiments Horta les plus célèbres de Bruxelles, en prêtant une attention particulière aux ornements typiques de Horta, notamment les « Grands Magasins Waucquez », l'actuel Musée de la bande dessinée de la rue des Sables. Grâce à un flashback, nous pouvons même jeter un bref coup d'œil dans l'âme du maître. Ils dessinent l'air du temps de la nouvelle urbanisation, de la modernisation et de l'essor des gratte-ciel. Patrick Weber livre ici un beau thriller historique. L'action et le suspense sont bien construits. L'intrigue policière fictive est « enrichie » par une visite des principaux bâtiments historiques de Bruxelles, tels que le Palais de justice et la Tour Martini. Tous ces bâtiments sont intelligemment dessinés par Deville. Son style de dessin classique « belge » convient parfaitement à l'histoire. L'album respire la nostalgie. Outre les excellents dessins, la mise en couleur de Bérengère Marquebreucq mérite également d'être saluée. Pour ceux qui n'en ont pas encore assez d'Horta, ils peuvent se plonger dans le dossier historique à la fin.
VERDICT
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Le duo d'auteurs a clairement maîtrisé la réalisation d'une bande dessinée historique belge passionnante. Pour nous, le sixième album des aventures de Kathleen est l'un des meilleurs de la série. Scénario, décor, dessins et couleurs, tout est réussi.