Manchuria Opium Squad (Manshuu Ahen Squad) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu treize tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Il existe peu de documents sur l'ombre du Japon, en particulier sur les agissements de l'armée d'avant-guerre. Cependant, en raison de la situation financière de l'époque, les difficultés financières en Mandchourie étaient chroniques. L'opium est devenu ainsi le point de départ d'une guerre sous la dynastie britannique et le joug des Qing. Mais l'opium était aussi largement utilisé en Chine. La taille de ce marché fut extraordinaire et ses fonds énormes. Une économie qui comprenait des chefs de guerre, des fonctionnaires et des marchands, ainsi que des organisations clandestines. Dans ce contexte tendu, un jeune agriculteur va faire le choix de l'opium pour enfin gagner l'argent nécessaire pour soigner sa mère. Mais ce faisant, il met un premier pas dans un engrenage qui va le transporter en pleine guerre des mafias.

"Je suis le patron... ! J'ai le droit de décider... !". Isamu et ses hommes ont réalisé un énorme profit dans l'ancienne ville de Jilin. Pendant ce temps, l'officier de police militaire Hasegawa passe enfin à l'action ! Après avoir mis la main sur Lihua, Kwan, le médecin du marché noir, et Haotian, le jeune trafiquant, Hasegawa a recours à la torture pour se rapprocher de Kwan. Bataar et Kirill se préparent à une mission de sauvetage, mais Lihua, sentant le danger, eur conseille de fuir Jilin. Au bord du gouffre, Isamu doit choisir entre la poursuite de ses affaires et la vie de ses amis. La scène se déroule au quartier général de la police, où les pensées des uns et des autres se bousculent. Enfin, le chapitre Jilin atteint son apogée ! Nous étions bien sûr pressés de retrouver Isamu Higata et sa bande après le cliffhanger du neuvième tome. Le dixième met fin à l'arc de Jilin, bien qu'une question au moins reste en suspens et qu'il soit possible qu'on revoie certains personnages à l'avenir. Les scènes d'action se suivent, très rythmées et toujours bien illustrées. Le manichéisme est évité, d'une part parce que les "héros" sont des trafiquants d'opium, d'autre part parce que les antagonistes paraissent cette fois un peu plus humains, bien que toujours inquiétants. Toutefois, "Manchuria Opium Squad" n'est pas vraiment un "Breaking Bad" asiatique comme nous avons parfois pu le lire. On ne voit pas vraiment la fabrication de l'opium ou les manigances d'Isamu, mais plus les liens de plus en plus amicaux entre une bande de complices qui s'opposent tour à tour, ensemble, à différents ennemis. Leurs aventures se suivent avec plaisir, mais les poursuites en voiture dans les rues des villes font plus penser à Indiana Jones qu'à Walter White, pour le moment.