Hercule Poirot est de retour dans une toute nouvelle aventure originale, située au cœur de Londres.
Nouvelle histoire, mêmes problèmes.
L'histoire nous emmène, in media res, à bord d'un navire en partance pour Londa, navire sur lequel Hercule Poirot devra rencontrer M. Arthur Hastings, son acolyte historique (mais aussi coureur de jupons incurable...), en train d'effectuer une mission de gardiennage à laquelle ce cher Hercule Poirot a été assigné par la Lloyd's Insurance of London. Il s'agira en effet pour le célèbre détective privé belge de mettre sous surveillance un important tableau, permettant ainsi l'arrivée dans la capitale britannique et l'organisation d'une exposition d'art dont le clou sera, cela va sans dire, le tableau transporté sur le cargo parti de Bruxelles. Une fois sur place, nous assistons à la mise en place de l'exposition par le conservateur et découvrons, après avoir fait connaissance avec tous les personnages avec lesquels nous allons interagir, que le précieux tableau représentant Marie-Madeleine a été volé au moment où l'exposition était sur le point d'être inaugurée. Toutes les portes de la salle d'art étant fermées pour empêcher les coupables de s'échapper, c'est à Hercule Poirot qu'il reviendra de résoudre le mystère et de comprendre, grâce à ses étonnantes déductions, le plan mis en place pour voler le tableau et les auteurs du méfait. Comme si la situation n'était pas déjà assez complexe, le bon Poirot devra tirer les ficelles d'un meurtre qui a eu lieu dans la galerie d'art. Nous nous retrouverons donc à collecter des données environnementales et à interagir avec chacun des personnages présents, afin d'obtenir toutes les données nécessaires pour mettre en place une série de déductions logiques capables de faire la lumière sur l'obscurité du mystère qui vient d'être créé, en dévoilant, par le bien ou la tromperie, les secrets que chacun de nos compagnons d'infortune dissimule derrière une apparente aura d'innocence et de stupéfaction absolue face aux événements qui viennent de se produire.
Le prologue, sur la cargaison, et le premier chapitre agissent comme de véritables tutoriels, utiles pour nous présenter les mécanismes qui, bien que déjà vus dans Hercule Poirot : The First Cases, daté de 2021, ont été revisités, révisés et dûment modifiés. Le cœur du gameplay sera constitué par les phases d'exploration de l'environnement, visant à rechercher des indices, rapidement stockés dans la carte mentale d'Hercule Poirot. Parallèlement à ce que nous avons vu dans l'ancêtre de la série, nous nous retrouverons donc à déplacer notre personnage dans l'univers du jeu à la recherche de " hitboxes ", c'est-à-dire de points sensibles (et cliquables) capables de nous fournir des informations vitales pour la suite du gameplay. Par rapport à Hercule Poirot : les premières affaires, nous constatons cependant une variation dans la gestion de la caméra. La caméra isométrique fixe du premier épisode est remplacée par une caméra, toujours isométrique, mais avec une vue légèrement plus large et variable. La position peut en effet être tournée, pas librement cependant, de 45 degrés vers la droite ou la gauche, à la fois, pour mieux examiner les recoins les plus éloignés de la carte du jeu. Ce mécanisme n'est cependant pas sans défaut : les positions prédéfinies ferment souvent trop l'angle de vue, nous obligeant à tourner davantage pour mieux visualiser les points d'interaction. En plus du problème susmentionné, nous constatons une gigantesque imprécision dans la gestion des hitboxes. Souvent, bien qu'ayant correctement identifié le point à examiner, nous nous retrouverons dans l'obligation de changer de position pour "débloquer" l'interaction environnementale, évidemment préfixée uniquement avec Hercule Poirot dans une position donnée.
Une accessibilité (trop) renforcée.
Si l'on ajoute à cela que, souvent et volontairement, le fait d'appuyer à proximité d'un objet interactif activera une hitbox complètement différente, présente sur la carte, on comprendra à quel point le système interactif est "défectueux" ou, du moins, susceptible d'être amélioré par des patchs correctifs qui, nous l'espérons, arriveront le plus rapidement possible. Les résultats de cette dynamique d'exploration de l'environnement nous permettront donc d'acquérir une série d'indices grâce auxquels nous pourrons faire la lumière sur ce qui s'est passé. Il sera alors temps d'entrer en contact avec les fameuses "cartes mentales", sorte d'archives policières dans lesquelles Poirot stockera tous les indices qu'il a recueillis, ainsi que des éléments qui augmenteront la connaissance inconsciente de chacun des co-protagonistes de ce Agatha Christie - Hercule Poirot : The London Case. Une fois stocké, chaque indice peut être examiné et combiné avec d'autres indices afin de créer une déduction, un élément capable de faire avancer le récit et de nous offrir d'autres possibilités de dialogue ou d'interaction dans le " monde " extérieur à l'esprit de Poirot. Ici aussi, nous constatons malheureusement un net recul par rapport à Hercule Poirot : The First Cases. Alors que dans le premier épisode il fallait dûment combiner les indices pour débloquer certaines lignes de dialogue ou possibilités d'interaction, dans ce Hercule Poirot : The London Case il faudra au contraire procéder de manière totalement itérative, en essayant d'associer au hasard les différents éléments jusqu'à obtenir la bonne "déduction", dévalorisant ainsi le goût de la "découverte rationnelle".
Ce Agatha Christie - Hercule Poirot : The London Case, n'est rien d'autre qu'une version 2.0 de ce Hercule Poirot : The First Cases, transposant tout le savoir-faire accumulé suite à l'accueil positif du premier chapitre, en indices innovants (limités, pour l'amour du ciel) pour cette deuxième itération. Nous nous trouvons donc face à un produit qui reflète le premier, mais avec quelques innovations marginales, principalement dans le département graphique. Les graphismes cartoonesques du premier épisode sont remplacés par un style réaliste plus sérieux, capable de donner un semblant de "maturité" à un titre qui conserve néanmoins une approche légère, malgré la matrice narrative d'un cadre résolument policier. Nous sommes donc face à un moteur graphique capable de rendre, bien mieux qu'auparavant, les effets d'ombre et de lumière : il n'y a absolument aucune trace de RTX, rappelons toujours que nous n'avons pas affaire à un AAA, mais les effets avancés sont un plaisir pour les yeux. Pour ce qui est de la caméra, effectivement, un grand pas en arrière a été fait, comme déjà précisé dans la critique : outre l'impraticabilité du système de rotation par points fixes, le même moteur graphique faiblit à chaque rotation, alors même que le jeu n'a pas été spécialement optimisé pour la nouvelle génération de consoles. Agatha Christie - Hercule Poirot : The London Case représente une tentative d'ouverture, à cause d'une simplification excessive, vers un utilisateur encore plus casual, allant jusqu'à rabaisser, ne serait-ce que partiellement, les typicités qui avaient contribué à rendre la série appréciable.
VERDICT
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Agatha Christie - Hercule Poirot : The London Case représente un recul par rapport au premier épisode de la série, tant au niveau de la narration qu'en raison d'un gameplay extrêmement simplifié dans la phase déductive. Un produit plaisant, miné cependant par quelques problèmes de hitbox et de gestion de la caméra. Si vous êtes amateur de polars, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil : hormis quelques bizarreries, il sera apprécié à sa juste valeur.