Jaime Martín recrée la mémoire espagnole après la dictature avec une vision personnelle, sincère et déchirante, en racontant sa propre expérience familiale. En commençant par la mort de Franco et en terminant par la crise de 2008, il emmène le lecteur dans un Barcelone qu'il fait sienne, le montrant brut et pourtant radieux, grâce à la réflexion de quelques moments de jeunesse insolents qui font que l'histoire n'est pas banale alors qu'il raconte son expérience avec ce dont il tombe vraiment amoureux, le dessin, la narration et la musique. Avançant à un rythme rapide pendant trente ans, Martín raconte aussi son agitation de dessinateur, les tenants et aboutissants de sa carrière professionnelle, ses défaites et ses réussites, qui génèrent un contraste avec celles de ses amis, dotés d'un réalisme incroyable qui les fait se sentir comme les leurs. Mémoire historique, dénonciation et émotions à parts égales.

C'est le troisième album d'une trilogie dans laquelle l'auteur se dépouille à l'encre et en vignettes, et où les premiers albums nous ont raconté l'histoire de sa famille : Le premier est "Les guerres silencieuses" (il raconte l'histoire de son père dans les "mili" du Maroc), le second "Je n'aurai jamais 20 ans" (il raconte l'histoire de ses grands-parents dans les mauvais moments de la guerre civile) et enfin voici "Nous aurons toujours 20 ans". Il franchit le seuil de la mémoire historique pour devenir l'autobiographie de l'auteur et le reflet de l'Espagne des années 80. Cette histoire commence en 1975, Jaime a 9 ans quand Franco meurt, et à partir de ce moment nous connaîtrons toute sa vie, et sa carrière de dessinateur. En plus de la marque que la guerre a laissée sur ses grands-parents, et les deux générations qui ont suivi. Y compris lui. Cet ouvrage parle de la transition, et tout le chemin de la démocratie à la première décennie du XXIème siècle, ainsi que de toutes les crises économiques et les changements sociaux. Jaime Martín continue à montrer un passé terrible, mais qu'il est nécessaire de connaître pour comprendre le présent que nous vivons, tout en montrant sa propre vie. Un élément essentiel, sans aucun doute.