Scénario et dessin : Laurent Astier
1900, toujours en route pour assouvir sa terrible vengeance, Emily n'est plus seule, nous la retrouvons cette fois-ci en compagnie de Claire, la fillette qu'elle a sauvée des griffes d'un terrible prédateur. En passant par l'Alabama, elles font la connaissance de Susan, jeune femme noire, dont le mari vient d'être lynché par des hommes du Klan au nom de la suprématie blanche. Toutes trois prennent alors la direction de l'Ohio, Emily ayant officiellement obtenu un poste d'institutrice à Oil City, ville où le pétrole, nouvel or noir, coule à flot. C'est au milieu de cette population asservie et corvéable sur fond de tensions sociales que les trois femmes s'installent. Mais en réalité, après le gouverneur Mc Grady et le révérend Coyle, c'est au tour de Mr Drake, le riche propriétaire pétrolier, d'affronter l'implacable Emily et les fantômes de son enfance...
La Venin est la nouvelle série de Laurent Astier, prévue pour faire cinq tomes. Il faut rappeler qu'en cette année 1900, le Far West américain est encore très sauvage. Outre les règlements de compte, les fuites de malfrats, les relations distendues avec les Indiens, les chasseurs de prime prêts à tout pour toucher leur du, la vie au Texas n'a rien d'un long fleuve tranquille. Il y a beaucoup d'Alexandre Dumas dans ce récit au Far West en plein expansion. (Pensez à un Monte-Cristo féminin). Suivant le schéma narratif des deux premiers tomes, nous retrouvons parallèlement Emily dans le Tennessee, pendant sa jeunesse en 1890, alors qu'elle s'enfuit de chez sa tante bigote qui la bat. Toujours à la recherche de membres de sa famille qui pourraient prendre soin d'elle, elle part pour la Floride et s'installe chez son originale et adorable Tante Amelia. Mais comme trop souvent, le destin va de nouveau s'acharner sur la pauvre enfant… Ce troisième tome permet de retrouver des personnages récurrents, comme les enquêteurs Pinkerton, toujours à la recherche d'Emily, ainsi que l'Indien toujours prêt à la protéger. Cette énergie omniprésente se retrouve dans les magnifiques dessins d'Astier. Ainsi, l’originalité du découpage des planche en grid (pleines de petites cases), donne une forme très cinématographique à cette série.
VERDICT
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En résumé, La Venin est une excellente série en raison de ses magnifiques dessins, de l’inventivité de son scénario vengeur, de ses terribles personnages. Le carnet d'Emily en fin d'album est toujours aussi agréable à lire et à regarder en raison des photos d'époque et des textes calligraphiés. Les prochains tomes, il reste deux méchants à châtier, seront attendus avec impatience.