Maureen O'Hara n'est pas une enfant de coeur, pourtant c'est dans un couvent qu'elle trouve un refuge salutaire qui pourrait lui servir de tremplin vers une nouvelle vie, loin des vicissitudes de Boston et de sa pègre. Le plan est simple, faire profil bas pour se faire accepter par la confrérie de religieuse dans son costume de "soeur Holly", et puiser discrètement dans l'argent de la quête pour se constituer un petit pécule afin de pouvoir financer son expatriation vers la France afin d'y prendre un nouveau départ. Le plus compliqué dans ce plan semble d'arriver à échapper aux mains baladeuses et au caractère entreprenant du père Matthew qui derrière sa soutane immaculée d'ecclésiastique ne rechigne pas à s'adonner au péché de chair avec les plus séduisantes des soeurs de la confrérie.Mais bien entendu rien ne se déroulera comme prévu par le projet de Maureen. La mafia vient se mêler des affaires du couvent suite à la disparition d'une cargaison d'alcool de contrebande et un différent avec le Ku Kux Klan local viendra encore aggraver la situation. Pour sauver les meubles les soeurs devront se débrouiller pour fabriquer elle-même de l'alcool. Grâce à soeur Holly qui en vu d'autres et aux caractères bien trempés des autres membres de la confrérie féminine elle vont tenter de fabriquer ce fameux Élixir de Dieu qui à défaut de les conduire à la rédemption ou de leur ouvrir les portes du paradis pourra peut-être sauver le couvent.

Dans "Deus Ex Alembicus", que l'on peut traduire en français par "Dieu de l'alambic", l'aventure continue avec une intensité accrue. Les sœurs du couvent Saint-Patrick se retrouvent en pleine tourmente alors que leur existence est menacée par une confluence de forces malveillantes : les banquiers rapaces, les mafieux sans scrupules, et le redoutable Ku Klux Klan. La situation se complique encore lorsque Maureen, l’ancienne amante de Frank, se retrouve capturée et contrainte de collaborer, tandis que les agents du FBI enquêtent sur une série de lynchages. Le récit de Gihef, riche en rebondissements et en humour, nous plonge dans un tourbillon d’actions où chaque personnage joue un rôle crucial dans cette symphonie chaotique. Christelle Galland reste fidèle à son style graphique brillant, déjà apprécié dans le premier tome. Ses illustrations, à la fois modernes et lumineuses, apportent une dimension cinématographique, notamment dans les scènes d’action où les cavaliers du Klan se détachent contre des incendies flamboyants. Les personnages sont bien définis, les décors sont soignés, et les scènes de tension sont rendues avec une énergie palpable. "Deus Ex Alembicus" est une suite explosive qui conclut en beauté l’aventure entamée dans le premier tome. L’intrigue, bien que dense, est menée tambour battant avec une riche galerie de personnages et une série de twists captivants.