SuperGroom tome 1 : Justicier malgré lui
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 07 Février 2020
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Oui
Jouable via Internet :
Oui
Test par

Redaction


8/10

Scénario : Fabien Vehlmann
Dessin : Yoann
Couleurs : Fabien Alquier

Résumé : La nuit est calme sur Bruxelles. Mais ce n'est qu'une illusion : des dizaines de silhouettes masquées arpentent les toits. Que font donc ces super-héros tout droit sortis des comics US dans la capitale de l'Europe ? Le responsable de cette pagaille n'est autre que Spirou ! Oui, Spirou, le célèbre personnage de bande dessinée franco-belge né en 1938 qui a vécu des dizaines d'aventures en albums et qui a même un magazine à son nom ! Il faut dire que ces derniers temps, Spirou est entré dans une période de doute : oublié des plus jeunes; voire traité de ringard, son mode de vie et ses voyages incessants à travers le monde heurtaient ses convictions écologistes et de décroissance. Et puis il a eu cette idée, pas bête a priori : inventer Supergroom pour attirer l'attention et créer le buzz avant de révéler qui se cachait derrière ce superhéros. L'aventure avait mal tourné, occasionnant de gros dégâts, et Spirou avait finalement décidé de rester discret sur l'identité de ce superhéros bienveillant mais très maladroit. Mais des internautes lancent une pétition pour le retour de Supergroom et des dizaines de pseudo-justiciers dont une jeune fille éprise de justice reprennent le flambeau, forçant le seul vrai Supergroom à sortir de sa réserve et à repartir à l'aventure.

Une curieuse mise en abyme parodique quasi pamphlétaire, une forme de (dépôt de) bilan aussi. Si le lecteur amnésique ne se trompe pas, le personnage de Spirou appartient aux éditions Dupuis, non à des ayant-droits. Ce qui implique que l’éditeur peut littéralement en faire ce qu’il veut, en le déclinant à toutes les sauces. Fabien Vehlmann se lance donc dans une mini-diatribe dont l’aspect caricatural camoufle à peine son propos sur la manière dont le personnage a été traité. Entre jugement sociétal global et égratignure éditoriale à peine voilée, il saupoudre l'ensemble d’un constat amer sur le statut des auteurs. Le lecteur tel Rantanplan sent confusément l’envie réelle de Fabien Vehlmann de remettre le petit groom dans le cœur des lecteurs (en particulier des plus jeunes), tout en essayant de les sensibiliser à l’absurdité de notre époque éparpillée dans ses propres contradictions.  Salutaire ? Spirou en bon héros, modèle d’intelligence d’ouverture d’esprit, agit d'ordinaire avec son cerveau, pas avec des gadgets, plutôt réservés aux comics , qui en prennent pour leur grade. Pourtant les méchants de Spirou (Zantafio, Zorglub, Vito La Déveine, etc.) sont aussi intelligents que lui. Souvent très maladroits, mais très intelligents. En condensant toute l’absurdité (collective et/ou individuelle) de l’époque, puis en fustigeant les ravages des facilités scénaristiques les plus éculées, le fond de l’album semble plutôt visé les SJW (Social Justice Warriors) ces "extrémistes du progrès social" pour lesquels la moindre avancée sociétale doit impérativement s’ériger en dogme incritiquable, inattaquable. La plus petite remarque, même argumentée, valant à son auteur un tombereau d’insultes de leur part.

VERDICT

-

Bien que très actuel dans son propos et son traitement, cet album ne constitue cependant qu’une longue introduction (85 pages). La véritable histoire avec suspens, complot, sociétés secrètes, manipulations, faux-semblants, bref un scénario à la hauteur de Fabien Vehlmann, ne commence qu’avec l’épilogue ! Quoiqu'il en soit, voici un pastiche très réussi du comics de super-héros à la sauce belge.

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