Conscript Deluxe Edition
Plate-forme : PlayStation 5
Date de sortie : 01 Octobre 2024
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Pendant la Première Guerre mondiale, un soldat français doit traverser l’enfer des tranchées, dénicher des provisions et résoudre des énigmes.

Chair à canon.

Des hommes envoyés à la mort, des vies et des rêves brisés, noyés dans la bave et le sang de tranchées sales et oppressantes, sillons d'une boue étrangère qui enveloppe et recouvre tout, étouffant chaque souffle de vie. Un tableau macabre qui pourrait s'appliquer à n'importe quel conflit, celui-ci, mais qui dans ce cas précis est lié à la sanglante bataille de Verdun, l'un des points les plus sanglants et les plus violents de la Première Guerre mondiale. C'est ici que nous rencontrons André , un jeune soldat français qui, avec son frère, combat contre les forces allemandes. Perpétuellement en équilibre entre la vie et la mort, à une balle de distance, le garçon va bientôt se retrouver contraint d'occuper le devant de la scène, déterminé à sauver l'autre moitié de sa famille, disparue suite à une brutale attaque. Traqué par les troupes allemandes, à l'intérieur du dédale mortel de tunnels qui caractérisent le front de guerre, la vie d' Andre prendra les contours d'un survival horror fortement old school, d'une manière qui fait un clin d'œil aux hauteurs de production de PS1. Et même si cette fois ce ne sont pas des virus mortels ou des cadavres assoiffés de chair humaine qui menacent notre survie, la tension ne s'efface jamais pendant la douzaine d'heures nécessaires pour parvenir à l'une des différentes fins. Et le mérite (ou plutôt le blâme) doit être attribué à la machine à tuer la plus meurtrière que notre planète ait jamais connue : l’homme.

Bien qu'elles ne soient pas déformées ou mutées, les menaces réelles qui parcourent la zone de jeu peuvent être sacrément oppressantes et, grâce à une bonne variété, parviennent toujours à offrir un défi intéressant (même si elles ne brillent pas par l'intelligence), et l'expansion dans le récit est déchirante. De temps en temps, en effet, il nous arrivera de récupérer sur les cadavres d'ennemis des photos, des lettres ou d'autres petits fragments de leur existence, capables de décrire en un instant leur monde très personnel de la vie quotidienne grossière. Faucher un soldat armé d'un lance-flammes avec un fusil sera essentiel à la survie, mais vous ne resterez guère indifférent à cette image fanée d'une petite fille que vous tiendrez dans votre main lors de ses derniers instants de vie. Ce sont de petites touches, qui parviennent à embellir une histoire certes pas complexe, mais d'une puissance débordante, compte tenu de la manière dont elle parvient à souligner la cruauté et l'inutilité de la guerre.

Une inspiration 32 bits évidente.

Comme déjà mentionné, parmi les sources d'inspiration évidentes de Conscript, nous trouvons le survival horror à l'ancienne, avec l'inoxydable Resident Evil qui tire les ficelles. Le jeu se développe selon les canons désormais devenus un standard du chef-d'œuvre de Capcom, et nous verra déterminés à combattre et à échapper aux menaces qui peuplent Verdun et ses environs. Tout cela en gardant bien sûr à l’œil les maigres ressources que l’on peut trouver dans l’environnement de jeu. En adoptant une vue plongeante, et saluant ainsi les plans cinématographiques vus dans le Manoir Spencer, le travail de l'australien Jordan Mochi saura alterner combats, évasions et énigmes, peut-être pas exactement au point dans le contexte général, mais néanmoins efficace pour briser le flux du jeu. Aux affrontements à l'arme blanche, liés à la gestion de l'endurance et à l'usure des outils offensifs, s'opposent des fusillades bien loin des canons frénétiques auxquels nous sommes habitués aujourd'hui : André , comme le veut la tradition, ne pourra pas viser et bouger, mais devra attendre immobile le bon positionnement du viseur tremblant de service, émanation tangible de l'horreur déclenchée par les atrocités de la guerre. Chaque arme détenue (qui peut être améliorée en investissant des objets particuliers) sera dotée de caractéristiques uniques, ainsi que d'un mécanisme de rechargement particulier, tel que se laisser partiellement exposé dans plus d'une situation, afin de planifier judicieusement l'engagement indispensable. Cependant, les rangs des menaces ne sont pas uniquement constitués d'humains, car les cadavres que nous laissons derrière nous pourraient devenir la proie des rats qui infestent les tranchées, des machines féroces assoiffées de chair humaine, dont la morsure peut sérieusement compromettre notre santé générale. Heureusement, dans Conscript , les objets capables de nous fortifier et de nous soigner ne manquent pas, ainsi qu'un marchand où l'on peut dépenser les cigarettes laborieusement récupérées sur le champ de bataille. Tout cela cependant, sans avoir à perdre de vue la gestion des stocks, avec des créneaux limités au moins dans un premier temps, ce qui nous obligera donc à profiter des habituelles malles à l'ancienne pour ranger les objets qui ne sont pas immédiatement nécessaires.

Et la nécessité d'accéder de temps en temps à ces conteneurs magiques, pour modifier notre chargement, est amplifiée par la présence d'un retour en arrière parfois trop envahissant et épuisant, qui nous amènera à parcourir d'un bout à l'autre les grandes cartes. de jeu, avec une fréquence qui n'est en effet pas toujours bien calibrée. Le résultat est de donner vie à des portions beaucoup trop dispersées, qui finissent par édulcorer artificiellement la durée de l'expérience, en plus de faire perdre le focus sur les différents objectifs. À ce propos, nous aurions préféré une expérience un peu plus condensée, mais moins chaotique en ce sens. Ayant levé cette petite incertitude, pourtant liée à la pure subjectivité du joueur, Conscript s'avère être une aventure véritablement bien construite et calibrée, capable de donner du fil à retordre au joueur même à un niveau de difficulté standard, grâce à une structure solide et gameplay efficace et amusant. Malgré le style volontairement minimal et rétro mis à l'honneur par Conscript , il suffit de tirer son chapeau devant le travail de Jordan Mochi , qui a réussi à donner vie à un film désolé et décadent. Ne vous laissez pas tromper par les pixels flashy qui ressortent sur l'écran, mais adoptez pleinement cet hommage old school aux pierres angulaires du genre, dont l'attention obsessionnelle aux détails parvient à dépasser l'apparente pauvreté de ce qui se passe sous nos yeux. Ce jeu vidéo peut, en effet, compter sur de nombreuses petites touches de classe, qu'il s'agisse des excellentes animations d'André , des nuages de poussière provoqués par les explosions, ou encore des derniers instants de vie d'un soldat mutilé. Les cinématiques elles-mêmes, bien que très essentielles et présentes en nombre limité, parviennent à être savamment expressives, malgré leur attrait lié aux débuts de FMV  Le son joue également un rôle important dans l'économie de l'ensemble, grâce à des effets efficaces et une bande-son qui, bien qu'apparaissant volontairement sacrifiée, parvient toujours à se montrer incisive au bon moment.

VERDICT

-

Conscript se présente comme un survival horror classique, mais qui se développe dans un décor original et bien défini. Le titre de Jordan Mochi a également une corde supplémentaire à son arc avec son gameplay éprouvé. L'IA adverse n'est pas toujours au top et le backtracking s'avère plutôt invasif, mais malgré celà, Conscript surprend positivement en termes de qualité et de plaisir.

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