Wyoming, XIXème siècle. L'afflux d'émigrants et de colons dans l'État a conduit à de nouvelles rencontres avec les amérindiens, et la présence militaire des colons le long des sentiers a augmenté ; des postes militaires ont été créés. En 1851, des représentants des États-Unis et des nations amérindiennes ont signé le premier traité de Fort Laramie dans l'espoir d'assurer la paix et la sécurité des colons sur les sentiers. Le deuxième traité de Fort Laramie en 1868 mit fin à la guerre en fermant le pays de Powder River aux Blancs. La violation de ce traité par les mineurs des Black Hills a conduit à la guerre des Black Hills en 1876, qui s'est déroulée principalement le long de la frontière du Wyoming et du Montana. Nous sommes justement en 1876 dans le récit "La Vengeance". Richard Hatton a construit sa ferme dans les plaines du Wyoming et espérer mener une belle vie avec sa femme et ses deux enfants, Anna et Tom, loin du tumulte que traverse cette partie des États-Unis. Alors qu'il se rend en ville pour une balade en famille, Mary reste seule à la maison. C'est alors que le bandit Jim Pickford et ses deux acolytes découvrent par hasard la ferme Hatton et en profitent pour violer et tuer la maîtresse des lieux. À son retour chez lui, Richard est dévasté. Passant de la tristesse à la colère, c'est une quête de vengeance qu'il espérer bien mener, d'autant plus que le shérif, seul représentant légal du comté, ne peut pas l'aider et lui conseille de passer à autre chose dans l'intérêt de ses enfants.

Dans l'Ouest sauvage, les lois passent un peu à l'arrière-plan, qui ira condamner Richard s'il mène une mission d'extermination ? Il décide de vendre sa ferme et de traquer les assassins jusque dans le Montana, et pas question de confier ses enfants pendant ce temps là. Qu'importe les épouvantables conditions météo, la situation très instable du pays ou la noirceur de plus en plus visible du père de famille, Richard ira jusqu'au bout. Nous sommes dans un western pur jus, où tout pourrait déraper à chaque instant. Richard est conscient qu'il risque de perdre tout ce qui lui reste encore et que ses enfants (encore très jeune) ne sortiront peut être pas indemnes de ce périple à travers les grands espaces de désert blanc de l'ouest américain. Si le récit est très dur, ce n'est absolument pas le cas de sa réalisation, avec des dessins à l'aquarelle fort charmants et des couleurs très vives. Un bel effet de contraste, à l'image de Richard Hatton, capable de passer d'un extrême à l'autre en un claquement de doigts. Bien sur le cadre glacial permet aussi d'atténuer une partie de la violence (ou de la cacher). Pour un premier album, le belge David Wautier nous offre une belle surprise de fin d'hiver.