La petite cité de Puchi-Minato a toujours réussi à échapper aux luttes de pouvoirs qui gangrènent le Japon médiéval grâce à la sagesse de leur daimyô (seigneur terrien). Mais les troupes de Lei Zu Chao, mandarin chinois et démon magicien, envahissent à présent la ville. Le premier réflexe du gouverneur local, Hayato Ikobayashi, est de mettre à l'abri son épouse ainsi que son jeune fils. Toute la ville sera décimée, à l'exception du bébé. Treize ans plus tard, Yuki, fils d'une domestique au service d'un daimyô, s'apprête à partir dans son école de cuisine, une voie qu'il n'a pas vraiment choisi. Il faut dire qu'il est la risée de ses camarades et ses professeurs se demandent ce qu'ils vont faire de lui. En attendant, toutes les nuits il sort de son village pour aller s'entraîner à devenir un samouraï. Une mission à priori impossible, étant donné le système de castes en place à cette époque. Un jour, le ronin Musashi Miyazaki, un samouraï sans maître, vient dans la cité pour assister au tournoi de bushido. La nuit suivante, il découvre Yuki à l'entraînement, et ce dernier fera tout pour qu'il le prenne comme disciple, quitte à s'inscrire lui même à un tournoi qu'il n'a aucune chance de remporter.

Après bien des turpitudes, Yuki et son maître, Musashi Miyazaki, sont arrivés au monastère d'Unmei, une prestigieuse école de ninjas. Miyazaki espère trouver un adversaire suffisamment puissant pour mener à bien l'entraînement de Yui. Tous les espoirs reposent sur Jin Goro, un ninja avec lequel la cohabitation s'avèrera bien périlleuse. Et pourtant, deux yôkai (des esprits) viennent de s'emparer d'un trésor d'importance, les sai du destin. Yuki va devoir s'allier à Jin pour rattraper les deux voleurs. C'est le début d'une nouvelle quête qui réservera bien des surprises ... sauf sur la réelle identité de Jin (la couverture étant très explicite). Bushido constitue avant tout un récit initiatique où un jeune adolescent rondouillard (il passe son temps à manger) souhaite s'éloigner de la voie toute tracée qu'on a choisi pour lui et devenir samouraï. Pour mener à bien sa quête, il devra franchir tous les défis dans un récit qui rappelle beaucoup les mangas japonais. Outre le bougon Miyazaki (qui sent mauvais), on retrouve une galerie de personnages excentriques et un héros plus profond qu'il n'y paraît. Le scénario de Thierry Gloris mêle efficacement les combats et l'humour, tout en incorporant énormément de références à la culture populaire actuelle. Même Dragon Ball en prend pour sa grade. Le dessin de Gorobei affiche pour sa part des personnages très ronds et des couleurs relativement harmonieuses.