My Hero Academia (Boku no Hero Academia) est une série toujours en cours de parution au Japon, et qui a déjà connu trente-sept tomes aux éditions Shueisha. L'intrigue prend place dans un monde contemporain où 80% de la population dispose d'un pouvoir surhumain appelé alter. Les héros font donc parti du quotidien, mais les super-vilains également. Fan absolu de l'invincible All Might, Izuku Midoriya, 15 ans, veut entrer à la Hero Academia pour s'inscrire sur les traces de son modèle. Le bémol, c'est qu'il ne dispose d'aucuns pouvoirs, si ce n'est des rêves. Il va donc devoir faire preuve d'une réelle motivation et de courage devant les épreuves à affronter. Mais la chance semble le rattraper et il croisera bientôt la route d'All Might en personne ! L'adolescent ne pourra compter que sur lui même pour progresser dans cet univers très ombragé, les rapports humains demeurant assez violent et son évolution ressemblera à celle d'un Captain America, à savoir un personnage normal transformé peu à peu en surhomme. Une situation voulue par son idole, All Might, dont les capacités commencent à vaciller avec le temps ...

Dans une société surhumaine où seules les belles choses sévissent, cette tragédie est le résultat de chacune de nos pensées déformées tacitement tolérées et repoussées, n'est-ce pas ? Alors brûlons tout et rions ! C'est la raison pour laquelle "Dabi" est vivant !! Le tome 35 de MHA annonce le début de la confrontation finale entre les héros et les villains. Nul doute qu'Horikoshi - quand on voit la pertinence et la profondeur du développement de l'histoire, des personnages, de l'univers et de la société super-heroïque - avait déjà prévu en grande partie les évènements qui ont construit le manga. Pourtant, l'auteur a aussi laissé beaucoup de place à l'inspiration du moment et à l'actualité pour nourrir son œuvre qui sera, bien plus qu'un classique annoncé du Shônen, le marqueur d'une époque tortueuse. Comment ne pas penser au confinement avec les habitants forcés de se terrer dans des refuges à cause de l'effondrement super-heroïque ? Comment ne pas penser aux crises démocratiques contemporaines, à la perte de confiance envers nos élites avec la chute de la société super-heroïque ? La perte de confiance envers ces héros idéalisés qui s'avèrent n'être que des hommes avec tous les défauts qui vont avec ? Comment ne pas penser à notre société actuelle en recherche de sens, de justice et de vérité qui n'arrive plus à communiquer avec toute la cacophonie inaudible entre la société super-heroïque qui cherche à redorer son image, le peuple qui ne fait plus confiance, les vilains dont l'envie de changement pousse à la radicalité ? Comment ne pas penser au conflit générationnel en regardant cette jeune génération de super-héros aspirer à un nouveau modèle, rêver mieux, aspirer à une société plus égalitaire, à la fin d'un modèle concurrenciel et contrôlé empêchant l'épanouissement du collectif ?