Trois ans que nous avons dû attendre un nouvel album du Petit Spirou. Ce n'est pas illogique. La mort inattendue du scénariste Tome (pseudonyme de Philippe Vandevelde) en est la principale explication. Il est décédé à l'âge de 62 ans en octobre 2019. Il est agréable de voir que son nom reste sur la couverture du nouvel album. Un hommage qu'il mérite bien. Désormais, c'est l'illustrateur Janry qui fournit à la fois les scénarios et les dessins, accompagné de son assistant Dan Verlinden. La toute dernière page contient un texte émouvant et un dessin ditto en guise d'adieu à Tome. Méticuleusement, l'hebdomadaire de bande dessinée francophone Spirou publie de nouveaux gags et nouvelles, dans lesquels s'insère un peu plus d'émotion.

Traditionnellement, cet album commence et se termine par une histoire un peu plus longue. A la fin, nous en apprenons plus sur l'enfance du professeur de gymnastique, Monsieur Mégot. Dans la première histoire longue, nous faisons la connaissance d'une certaine Ludivine. Elle était la fille des voisins de Spirou. Le père de Spirou et le père de Ludivine ont été les plus grands amis pendant longtemps. Jusqu'au jour où cette amitié a soudainement pris fin. Pour Spirou, cela signifie aussi que Ludivine est soudainement retirée de sa vie. C'est une leçon de vie pour le petit Spirou, cependant. Les amitiés vont et viennent et sont rarement éternelles. Il s'agit tout de même d'une note sérieuse dans un album autrement amusant, rempli d'histoires drôles d'une page. Spirou a les deux pieds bien ancrés dans le présent : on y voit les vegans, les fake news, les sites de rencontre, les drones qui permettent d'épier les salles de bain... Heureusement, on y trouve aussi des valeurs récurrentes. Oui, la super sexy Mademoiselle Chiffre est aussi de retour dans le mix.