1950. Henri de Turenne est envoyé en Corée par l'AFP. Il va rester huit mois sur place à couvrir la guerre de Corée. Cette expérience lui vaudra le prix Albert Londres. Avec lui nous observons les déroutes et les victoires des soldats américains. Tout comme, les coups de chance et les coups du sort des camarades journalistes. Sans être au plus près des combats, Henri de Turenne nous montre les afflictions et les conséquences sur le moral des soldats ou des populations locales. Tout en remplissant son rôle d'informateur, le correspondant du Figaro nous livre des réflexions sur le rôle du journaliste et sur la bêtise de la guerre.

La guerre de Corée est assez méconnue chez nous et si nous avons les (très) grandes lignes en tête, ce récit permet de mieux le connaitre. C'est assez prenant et éclairant sur le parcours d'un journaliste qui va prendre à cœur son rôle sur place avant de s'orienter vers un nouveau média un peu méprisé à l'époque, la télévision. L'histoire tourne quand même majoritairement autour du séjour de Turenne en Corée, détaillant avec minutie le déroulement du conflit ainsi que le métier de reporter de guerre. Les dessins, classiques pour ce type d'album, offrent une vision réaliste du récit, avec une palette majoritairement ocre et brune. Le trait est précis pour plonger le lecteur au plus près de l'histoire. Le découpage est dans l'ensemble assez classique hormis des passages clés qui permettent une plus grande immersion dans le récit avec double page ou autre parti pris visuel. L'album est complété d'images d'archives, mais aussi d'articles sur Albert Londres, le prix qui porte son nom, Henri de Turenne ou encore la guerre de Corée. Un album intéressant qui ouvre la voie d'une nouvelle collection consacrée aux lauréats du prix Albert Londres, avec une plongée intéressante dans un conflit peu connu de la Guerre Froide.