Scénario : Jocelyn Boisvert
Dessin : Pascal Colpron
Yan Faucher est un lycéen ordinaire qui a une fascination pour les zombies. Un mauvais jour, cet adolescent prometteur est assassiné. Il est enterré, la famille et les amis font leur deuil, le tueur n'est jamais retrouvé. Mais d'une certaine manière, les pensées dans la tête de Yan continuent. C'est comme s'il ne mourait pas. Dans le cercueil, il lit la lettre d'adieu d'Alice, et par pure révérence, il joue sur sa trompette un air qui lui a été donné. Lorsque son ami Nicolas se rend un jour sur la tombe de Yan, il entend la musique et décide d'ouvrir la tombe. Il retrouve son ancien ami plus ou moins vivant et le ramène chez lui. Parce que la puanteur est insupportable, Yan est mort depuis un an, Nicolas le cache dans l'abri de jardin. Pendant que Yan réfléchit à ce qui se passerait s'il faisait un rapport à sa famille, Nicolas a des problèmes avec ses parents. Yan quitte l'abri de jardin la nuit et, protégé par l'obscurité, il fait le tour. Il sauve sa sœur Mara, tombe sur son assassin qui veut finir son travail, rencontre Alice et l'embrasse pour la première fois, est poursuivi par la police et capturé. En bref, la vie de Yan n'a jamais été aussi occupée que depuis qu'il est mort.
L'histoire commence à couler et s'imbrique de plus en plus. Le jeune auteur canadien Jocelyn Boisvert, qui a converti l'un de ses nombreux livres pour enfants primés en son tout premier scénario de bande dessinée, s'améliore également dans sa maîtrise du domaine. Il y a de la vitesse, les dialogues sont bons, vous pouvez toujours sentir qu'il construit son histoire en chapitres, mais nous sommes toujours ennuyés de savoir pourquoi un simple trafiquant de drogue veut tuer Yan. Ce à quoi nous sommes totalement favorables, c'est l'approche graphique de Pascal Colpron. Après des années à dessiner des décors, il sait clairement ce qu'il veut. Les personnages sont extrêmement classiques, bien élevés et (trop) proprement dessinés. Ce n'est pas pour rien qu'Alice veut embrasser son petit ami zombie. Le Canadien surprend vraiment en bourrant ses pages de petites images. Cela vous donne un effet manga où chaque mouvement ou pensée vaut un dessin. Ça marche. Cela rend la bande extrêmement accessible.
VERDICT
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Alors que les bandes dessinées de zombies sont généralement horribles et macabres, celle-ci ne l'est pas. L'idée des zombies est bouleversée par cette série. L'histoire est en grande partie crédible et le dessin est sympathique. Cela fait de Mort et déterré un livre à lire absolument, même pour les jeunes lecteurs.