Scénario et dessin : Tatsuki Fujimoto
Chainsaw Man est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a déjà connu sept tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Les pouvoirs du chien-démon-tronçonneuse Pochita sont utiles contre les puissants démons. Mais quand son "employé", le jeune Denji, finit par être tué par un démon, Pochita se sacrifie pour lui sauver la vie et le faire revivre. Mais maintenant Denji renaît comme une sorte d'étrange hybride humain-démon. Il est désormais Chainsaw Man. A présent, il vit dans la grande ville et devient un chasseur de démon officiel après avoir été recruté par un mystérieux groupe. Mais il a beaucoup à apprendre sur son nouveau travail et ses pouvoirs de tronçonneuse !
Belle surprise que ce tome cinq, le meilleur jusqu'ici. Fujimoto continue toujours à amuser, à proposer un récit enlevé, souvent vulgaire, régulièrement jouissif. Impossible de savoir le degré de conscience de l'auteur sur son oeuvre, s'il a le recul sur ce qu'il propose quand il met en scène un héros très stupide et des scènes particulièrement puériles ou s'il le sait et qu'il force le trait, s'en amuse comme le dernier des punks pour nous amuser aussi, régressif en diable. Le tome nous a cueilli comme jamais jusqu'ici car, conscient ou non, l'auteur est parvenu à proposer, un équilibre instable, un équilibre précaire, un entre-deux tout en contraste, mi-branlos mi-à fleur de peau. Il faut voir Denji, bête comme ses pieds, proposer un lattage des parties intimes d'un ennemi... assassin d'une de leurs collègues estimées pour honorer sa mémoire comme il en est persuadé, elle aurait apprécié là où elle les regarde sûrement. Beau et touchant dans sa stupidité. Le reste est au diapason : entre émoi adolescent bourgeonnant d'hormones et questionnements sensibles sur son humanité. Pour ne rien gâcher, c'est drôlement plus stable visuellement, peut-être parce qu'il tient ses personnages, peut-être parce que ses assistants sont là. Beaucoup de questions sans réponses mais un vrai rollercoaster débilo-enthousiasmant : nous continuerons de monter dans l'attraction sans hésiter !
VERDICT
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Sans doute le meilleur volume de Chainsaw Man. L'auteur s'amuse avec ses personnages, les maltraite, les pousse à bout. L'ambiance vacille entre l'humour noir, l'absurde et des pages étonnement plus sérieuses. Et pourtant une seule question importe : Tronçonneuse contre katana, qui en sortira gagnant ?