De aanslag (L'Attentat), pour ceux qui ne le savent pas encore, raconte l'histoire d'Anton Steenwjk, qui voit très jeune en janvier 1945 comment un homme du NSB est abattu devant la maison de ses parents. Les soldats allemands se vengent du meurtre, mettent le feu à la maison des Steenwijk et abattent les parents et le frère aîné d'Anton. Anton ne peut pas se défaire de ces événements et, plus tard dans sa vie, il continue à se demander quelle était la raison de l'attaque.

À l'époque, De aanslag a été un énorme succès. Le livre a été vendu plus d'un demi-million de fois et est paru en plusieurs langues. L'adaptation cinématographique du livre a reçu un Oscar. L'intrigue est très forte, mais Mulisch ne s'est pas principalement intéressé à cela. L'Attentat n'est pas un thriller, mais une œuvre littéraire sur le passage du temps, les caprices du destin et le fardeau du passé. Milan Hulsing aurait pu choisir de laisser le texte de Harry Mulisch intact et de l'illustrer de la première à la dernière page. Mais Hulsing n'a pratiquement pas utilisé le texte de Mulisch ! Il a plutôt utilisé L'Attentat comme matériel de base pour un scénario de bande dessinée. Il met des accents différents de ceux de Mulisch. Dans la version illustré de De aanslag, il n'est pas fait mention d'un narrateur omniscient ; l'histoire est racontée du point de vue d'Anton. Dans le cas de Mulisch, on sait assez rapidement qui a commis l'attaque et la question est plutôt de savoir quel était le motif. Hulsing choisit de ne donner toutes les réponses qu'aux dernières pages. Et donc, il y a plus de différences. Les vacances en Grèce attirent beaucoup plus l'attention que dans le roman et Hulsing permet à Cor Takes de se mettre davantage en avant. La Seconde Guerre mondiale est à peine présente dans la version BD de L'Attentat. Cela rend De aanslag intéressant pour ceux qui connaissent déjà le roman. Les choix que Hulsing a faits vous donnent une nouvelle perspective sur l'histoire. Mais aussi pour ceux qui n'ont jamais lu le roman de Mulisch, De aanslag est devenu une splendeur de la bande dessinée contemporaine. Hulsing a réalisé de magnifiques dessins à la plume avec des fonds à l'aquarelle. Son style fait référence à l'œuvre d'autres grands de la bande dessinée comme Cyril Pedrosa, Hanco Kolk, Gipi et Larcenet. Ce n'est sans doute pas une coïncidence.