Scénario et dessin : Michel Koeniguer
Couleurs : Fabien Alquier
La division allemande Charlemagne de la Waffen-SS est composée de soldats français, principalement des volontaires, qui ont combattu au service du Troisième Reich pour diverses raisons. En avril et mai 1945, ils se sont battus dans une bataille perdue pour défendre les dernières forteresses allemandes contre les forces russes à Berlin, détruites par les bombardements alliés. Les chars avancent, les avions sont renversés par des canons anti-aériens et les décombres constituent le fond d'un conflit perdu d'avance. Les garçons français sont assis entre divers incendies et le peloton d'exécution attend leurs compatriotes. À l'avant-garde, la division se fraye un chemin à travers un décor désolé, dont la fin est imminente. Les Allemands préféreraient se rendre à ces terribles Russes qui, après toutes ces années de guerre, de faim et de privation, ont senti la vengeance par le sang.
Michel Kœniguer ne prend pas position. En premier lieu, il présente un groupe de soldats qui ont fait le mauvais choix. Il n'appelle pas à la sympathie ou à la compréhension envers eux, ni ne condamne les garçons qui n'ont rien à gagner dans aucun domaine, si ce n'est sauver leur peau et celle de leurs camarades. Des soldats condamnés à une guerre perdue, leurs perspectives d'avenir se limitaient au choix entre les balles russes ou celles d'une escouade d'exécution à leur retour dans leur pays. Ces volontaires étrangers étaient la dernière ligne de défense du Troisième Reich. Le titre Furia Francese est une référence à la bataille de Formoue, qui s'est déroulée en 1495, opposant l'armée de Charles VIII face aux soldats italiens. Les frappes armées dans les rues de Berlin, l'atmosphère apocalyptique, les contacts avec les civils et les soldats allemands, les nombreuses atrocités et les appels à la vengeances pour les enfants en tant que soldats fragiles dominent ce qui deviendra une trilogie. Kœniguer a parfois du mal à dessiner les visages dans ses bandes dessinées, rendant les personnages trop semblables, bien que l'on notera quelques personnages historiques facilement reconnaissables. Cependant, parfois, nous devions bien regarder qui avait été tué au combat. Mais la façon dont il les place sur le grand champ de bataille de Berlin, avec des décors qui sont plus que de simples arrière-plans, est incroyablement impressionnante. Les angles de caméra en font une expérience presque cinématographique. La coloration de Fabien Alquier est une valeur ajoutée absolue pour augmenter la crédibilité.
VERDICT
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C'est un fait que les choses ne semblent pas bonnes pour la division, mais dans quelle mesure vous allez sympathiser de plus en plus avec elle est une question fascinante. Un deuxième tome très réussi.