Trop d’alcool, trop de cigarettes, trop d’énervements, trop de stress, Gabriel meurt d’une crise cardiaque en terre africaine après une dernière altercation avec Pascal, son ami et avocat. L’Afrique a été son obsession. Il a racheté l’ancienne plantation de ses aïeux, maison de maître, serres et parc géants, bois précieux et scierie, mais ces biens sont en très mauvais état et les affaires ne décollent pas. Gabriel sait que sa santé n’est pas des meilleures et veut convaincre ses enfants de reprendre le flambeau… A Paris, les choses se dégradent avec Claudia, son épouse, et il parvient à emmener les 2 ainés, Mathilde et Simon, en Afrique où ils iront au lycée avec les autres jeunes des familles européennes ou expatriés.

Dans ce roman graphique, l'auteur Pierre-Henry Gaumont fait tout ; le scénario, le dessin et la couleur. Bonne idée et en plus il se débrouille bien. L’histoire est africaine mais pas que. Le personnage est dérangeant mais intéressant. On n’envie pas forcément sa vie mais on se laisse porter par le récit. C’est dépaysant. On croirait lire une BD des années 1960 ou 1970, ce n’est pas pour déplaire. Malaterre est un récit qui casse les codes et le rythme de la BD traditionnelle mais qui raconte une histoire violente et touchante à la fois. Avec un curieux parfum de néocolonialisme, ce récit de passions, de mensonges et de manipulations,  parlera à tous mais tout particulièrement à ceux qui ont vécu un peu parmi ces « blancs d’Afrique », européens installés, descendants de colons ou expatriés….