Tout se passe bien dans le port de Marseille, au rythme habituel des bateaux qui vont et viennent. Chacun a ses propres habitudes et coutumes. Ce n'est pas différent au Bar de la Marine, le café de César, qui en réalité est davantage dirigé par son fils Marius, même si Marius lui-même ne veut rien d'autre que de choisir le grand large. Il passe son temps à admirer des bateaux amarrés dans le vieux port et rêve d'embarquer sur un navire pour partir vers des pays lointains. Il est tellement obsédé par l'idée qu'il ne voit pas l'amour qui lui porte la vendeuse de crustacés, Fanny. Afin d'attirer son attention, Fanny décide de le rendre jaloux et de se laisser séduire par le vieux Panisse. Marius veut naviguer et est prêt à faire beaucoup pour cela. Qui sait, même ce qu'il ne réalise pas encore, c'est que le bonheur pourrait peut être tout prêt de lui. Peut-il donc résister à l'appel de la mer ?

Voici le début du premier diptyque de la célèbre trilogie de Marcel Pagnol. Cela semble être la plus douce, ou du moins le moins caustique des bandes dessinées de Pagnol. Mais attention, ne vous laissez pas surprendre par la couleur orange-brun, douce et estivale, ou par la représentation graphique de Fanny, qui semble avoir été découpée dans un storyboard de Disney. Dans cet ouvrage de Pagnol, les scénaristes Serge Scotto et Éric Stoffel laissent une fois de plus planer de nombreux petits bords humains. Pour l'instant, il couve plutôt doucement. Dans la partie suivante, il s'agira sans doute d'un traître perfide. Après tout, c'est Marcel Pagnol dans son intégralité. Pas de critique ou de ridicule en face, mais de subtiles références à l'antipathie de l'homme.