Scénario : Zep
Dessin : Dominique Bertail
Couleurs : Gaëtan Georges
Paris, 2119. Tristan Keys vit dans un monde où la haute technologie a radicalement changé l'existence des citoyens. Depuis le programme de désinfection de l'atmosphère, il pleut tout le temps, et peu de personnes emploie encore le métro, accessible uniquement par reconnaissance faciale. Peu de personne se déplace physiquement d'ailleurs depuis l'émergence de la société Transcore, créatrice d'une cabine de téléportation. Chaque personne qui s'y rend est scanné puis envoyé à l'autre bout du monde ou à deux rues de chez elle instantanément. Tristan n'apprécie pas du tout ce système ni le monde qui l'entoure avec son lot de drones de surveillance, de clones et d'hologrammes, de nourriture qui ne ressemble plus à rien, de relations sociales virtuelles, . Au contraire, il aime lire, écrire des textes (pas des romans) auxquels peu de personne s'intéressent encore. Sa petite amie Kloé est quant à elle une adapte des déplacements via le Transcore, ce qui inquiète de plus en plus de Tristan, qui remarque des comportements étranges dans Paris. Une femme étrange vient de pénétrer dans le métro et s'assoir dans le même comportement où il se trouve, elle semble victime d'un accident cérébral. Quel n'est pas la surprise de la retrouver plus tard dans la journée sans qu'elle est souvenir de Tristan et en parfaite santé. Que se passe t-il vraiment dans le Transcore ?
Qui n'a jamais rêvé de pouvoir utiliser une cabine de téléportation pour éviter de nombreuses heures coincés dans les transports ? Les lecteurs auront un tout autre désir après avoir lu Paris 2119 puisque Tristan est dans le vrai depuis le début. La téléportation n'est pas un moyen de transport sûr, elle s'avère même pour le moins inquiétante. L'ambiance de l'album scénarisé par Zep se révèle pesante, il ne s'agit pas d'une reconstitution d'un univers anticipé mais plutôt d'un récit centré sur le sujet de la téléportation, certains éléments pourront donc sembler surprenants. Les personnages sont bien détourés, la partie graphique possède un style unique avec une sorte de néo-glauque froid. On sent les influences de la science-fiction et de la pop culture. Notons que l'album se termine par un épilogue très ouvert qui pourrait laisser place à une suite, il faut d'ailleurs noter que les principales questions soulevées par Paris 2119 ne sont pas résolues dans cet ouvrage.
VERDICT
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Paris 2119 est un album très réussi. Une lecture bien pensée, surprenante à plus d'un titre et qui livre une bien triste vision de l'avenir. Une histoire originale qui, espérons-le, connaîtra une suite, ce tome ouvrant beaucoup de perspectives pour une série longue.