Adaptation du roman Cloud Atlas de David Mitchell publié en 2004 : Un voyageur réticent qui traverse le Pacifique en 1850; un musicien déshérité menant une vie précaire en Belgique durant l'entre-deux-guerres; un journaliste aux nobles sentiments qui suit un gouverneur de Californie nommé Reagan; un vaniteux éditeur qui fuit ses créanciers mafieux; un diner génétiquement servi dans le couloir de la mort; et Zachary, un jeune habitant du Pacifique témoignant du crépuscule de la civilisation et de la science ...

Si on devait résumer Cloud Atlas en un seul adjectif, le premier qui viendrait à l'esprit serait étonnant ! En effet, nous sommes quelque peu surpris par le film des créateurs de Matrix, et durant les 25 premières minutes, il est assez difficile de comprendre ce qui se passe à l'écran.  Car en effet, Cloud Atlas présente six histoires en un seul long métrage, chacune d'entre elles prenant place à des époques très différentes (du XIXème au XXIVème siècle). Chaque chapitre décrit un environnement totalement spécifique, et dès que l'on a intégré les personnages et qu'on les a bien replacé dans leur contexte, nous sommes emporté dans une histoire spectaculaire avec des liaisons et des raccords entre les époques tout à fait incroyables. Le personnage principal (car il y en an un) est repérable grâce à un tatouage en forme de comète, symbole de la réincarnation. Pour être plus clair, les six personnages centraux sont la même personne, présente dans un corps différent à chaque époque.  Hasard ou coïncidence, ce protagoniste se retrouve à chaque reprise en conflit avec une autorité supérieure, mais sera toujours sauvé grâce à l'intervention d'une personnage extérieure.

Les métamorphoses des acteurs sont très élaborés, tendant parfois au malaise. Ils apparaissent tour à tour jeunes ou vieux, hommes ou femmes. Chacun d'entre eux essaye de se réapproprier sa vie, certains y verront là un parallèle avec la situation de Larry Wachowski, tout juste sorti d'un processus de transition sexuelle, étant devenu lui-même Lana. Point de vue décor, la performance est très appréciable, surtout pour l'épisode de Somni dans un Neo Seoul de 2144. Quelque peu boudé du côté des États-Unis, Cloud Atlas devrait rencontrer certains réticents, mais également des avis positifs en Europe. Il serait étonnant que le public français n'apprécie pas ne serait-ce qu'une histoire, le récit philosophique beaucoup plus profond qu'escompté, mais également le jeu très abouti des acteurs, et la difficulté parfois de reconnaître Tom Hanks, Hugh Grant ou Halle Berry tant ils s'avèrent bien grimés. Ce DVD affiche une très bonne qualité technique (2.40,  DD 5.1), on n'en attendait pas pas moins des Wachowski, et la réalisation est aussi agréable que le contenu. Côté bonus, nous retrouvons un documentaire sur la conception même du long métrage, un exercice loin d'être évident étant donné sa thématique très complexe.