Environ deux décennies avant les événements de « Mad Max : Fury Road » : la jeune Furiosa (Anya Taylor-Joy), qui a grandi jusque-là dans un endroit vert et paradisiaque du Wasteland australien, tombe entre les mains d'un gang de motards, dirigé par le seigneur de guerre Dementus (Chris Hemsworth). Sa mère (Charlee Fraser) n'a pas réussi à sauver sa fille - et est brutalement assassinée par les sbires de Dementus. Alors que Furiosa grandit loin de chez elle, une lutte de pouvoir s'engage entre deux tyrans pour la domination de ce désert apocalyptique de fin du monde : Dementus et le seigneur de guerre Immortan Joe. Furiosa est entraînée dans le conflit et cherche en outre désespérément un moyen de retourner dans sa patrie.

Il y a neuf ans, la nouvelle version de la série de George Miller mettant en scène Max Rockatansky est devenue un succès mondial surprise. En 2015, le film a rapporté près de 400 millions de dollars américains et a même remporté six Oscars l'année suivante. En tant que tout premier film d'action. « Fury Road «  a placé la barre extrêmement haut pour  »Furiosa « . Et en effet, le prequel n'arrive pas à la cheville du chef-d'œuvre d'action de Miller, que ce soit au niveau de l'interprétation ou de la conception, mais il parvient tout de même à fournir des effets visuels impressionnants et des moments d'action explosifs. De plus, "Furiosa » dispose, avec son actrice principale Anya Taylor-Joy, d'une jeune actrice charismatique et expressive, qui agit avec un engagement physique total et atteint même presque la performance brillante de Charlize Theron. Les autres acteurs n'ont cependant guère l'occasion de déployer leur potentiel. Eux et les personnages qu'ils incarnent sont littéralement noyés dans toute la bombance d'action brutale et les explosions bruyantes. Seul Chris Hemsworth, dans le rôle de l'antagoniste Dementus qui, tel Ben Hur, se fait conduire en chopper dans son char et toute sa mégalomanie à travers le désert, met ici et là des accents d'acteur. Mais on s'aperçoit vite que les personnages et l'histoire sont moins importants, ce sont les courses-poursuites et l'action qui sont au centre. Et celles-ci sont effectivement fulminantes et chargées d'adrénaline, même si certaines poursuites en camion et en moto traînent un peu en longueur. En ce qui concerne l'optique et le visuel, on remarque que "Furiosa » semble parfois trop laqué et lissé. La part des images de synthèse est tout simplement trop importante et prive le film de ce look sale, huileux et artisanal qui rendait le précédent film si reconnaissable. En revanche, le message est contemporain. Ils font office d'avertissement. Car une guerre pour les ressources (eau, pétrole, essence) aussi brutale et impitoyable que celle qui est menée ici ne semble aujourd'hui tragiquement plus du tout utopique et loin de la réalité.