En 1620, un bateau accosta depuis l’Europe. Une trentaine de Pères pèlerins débarquèrent avec une mission en tête : faire de cette terre un paradis. Avec le temps, l’Amérique a perdu son innocence mais trouvé son épopée. La littérature américaine est hantée par le mal qui rôde et s’incruste au coeur de chacun. Ses chefs-d’oeuvre racontent l’histoire d’un pays neuf, avec ses Indiens et ses puritains, ses esclaves noirs et ses suprémacistes blancs, ses héros torturés et ses belles du Sud. Une plongée au coeur de l’âme américaine Le premier volume de cette bande dessinée est un voyage dans l’Amérique du XIXe siècle à travers ses plus grands auteurs et ses oeuvres les plus connues : Cooper et le génocide indien, Hawthorne et les sorcières de Salem, Poe et l’invention du roman policier, Whitman et la guerre de Sécession, London et la ruée vers l’or...

Une anthologie graphique en plusieurs volumes de la littérature US publiée sous le double parrainage de François Guérif et Oliver Gallmeister - excusez du peu ! - devient forcément indispensable à tout passionné du genre, et le résultat est largement à la hauteur de nos attentes. Dans ce Livre I consacré aux grands auteurs du XIXe, il est surtout question des pionniers, dans un pays où la littérature fut d’abord un courant européen plus qu’une production locale. Si certains sont largement passés à la postérité – Cooper et son mohican, Thoreau et son lac de Walden, Melville et sa baleine ou Dickinson la recluse – d’autres sont moins identifiés, mais demeurent des piliers : Hawthorne et son A, Whitman et ses feuilles d’herbe, James et sa Daisy. En parcourant ces 200 pages, on est frappé de voir qu’à l’instar de leurs pairs d’outre-Atlantique, ils s’influencèrent rapidement les uns les autres, effet qui perdura dans le temps comme en témoignent les arbres d’influence qui clôturent chacun des chapitres. Le trait et les illustrations sont dynamiques tandis que le texte sait s’éloigner de la stricte biographie pour s’attarder sur une œuvre clé ou sur les analyses et controverses liées à ces auteurs, de leur vivant ou à titre posthume. Au final, comme l’expliquent parfaitement Guérif et Gallmeister dans leur préface, c’est dans l’intimité et l’aventure intérieure de chacun de ces auteurs que l’on finit par pénétrer, donnant furieusement envie de se replonger dans leurs écrits. En attendant la suite et le Livre II annoncé prochainement…