Ecoline tome 2
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 11 Janvier 2023
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario : Stephen Desberg
Dessin : Teresa Martínez




Résumé : Qui donc a jamais entendu parler d'une chienne qui peint ? Ecoline rencontre un vieux chien pianiste de jazz qui lui explique que la beauté d'une toile ne dépend pas de l'animal qui l'a créée mais de l'émotion qu'elle donne. Cependant, pour la peintre canine, rien n'est plus important que ce qui est joli. À part peut-être, son amie Musette, et Raoul, le pigeon polyamoureux... Au Moulin Rouge, Nefertiti, la chatte du Nil, impressionne le public avec des numéros mystérieux. Bientôt elle règne sur une cour d'admirateurs prêts à tout pour lui plaire, comme lui servir de la chair de pigeon ou des mets délicats volés. En combattant cette déesse surgie de l'Égypte ancienne, en luttant pour sauver ses amis en danger, Ecoline va comprendre ce qu'elle porte en elle.

Parcours initiatique avec déconvenues. Retour aux dures réalités de la vie ! Stephen Desberg ballote à nouveau sa petite chienne, peintre vedette des salons parisiens, dans un monde désormais beaucoup moins lumineux (au sens figuré) que celui du premier tome. Bien qu’il soit composé de couleurs chatoyantes et éclatantes, l'album se fait plus sombre. L’apprentissage de la vie réelle, après un éphémère succès pictural, impose dorénavant quelques compromis devant la matérialité de l’existence. Le ton décalé du conte trouve alors son épanouissement dans une atmosphère lumineuse. Surfant sur le moment vegan, le scénariste confronte son héroïne aux réalités crues d’une société humaine carnivore. Aspect uniquement dévolu aux humains bien sûr, puisque les canidés, c’est bien connu, se contentent d’air pur, d’eau fraiche et d’amour… Outre un plaidoyer antispéciste, Stephen Desberg se penche aussi sur les dérives du monde de l’Art. Écoline subit en effet de plein fouet les caprices d’un milieu qui se lasse de tout, très vite. Exploitant souvent le même filon, parfois jusqu’à l’écœurement, cet univers oblige constamment ses acteurs à frapper les esprits de plus en fort pour une potentielle notoriété renouvelée. Maintenir la cote... La jeune peintre — qui apparemment n’est pas payée en "nonosses" — découvre alors les travaux de commande. Ceux qui nourrissent. Elle explore néanmoins de nouveaux horizons, grâce à l’apparition d’une musique nouvelle promue par un chien mélomane, dans laquelle elle trouvera un second souffle créatif. Le dessin de Teresa Martinez est déconcertant de spontanéité. La fraicheur de son trait contraste avec la gravité de certaines situations. Elle donne constamment l’impression, par sa maitrise simple de mimiques animalières complexes, que rien n’est jamais grave, que tout va s’arranger. L’ensemble, porté par de magnifiques couleurs, présente étrangement quelque chose de réconfortant, de rassurant.

VERDICT

-

Ce deuxième tome d'Ecoline est un album très réussi qui oscille entre sourires et gravité.

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