Fragments d'horreur Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 05 Juillet 2023 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Redaction8/10 Scénario et dessin : Junji Ito Les histoires de "Fragments d'horreur" (Ma no Kakara) ont été initialement publiées dans le magazine japonais Nemuki+ de l'éditeur Asahi Shinbunsha au cours de l'année 2013, pour être ensuite compilées dans le tankoubon que nous avons entre les mains, publié en 2014 aux éditions Asahi Shimbunsha, et que Mangetsu nous propose fidèlement à l'original : 224 pages en noir et blanc dans un livre de poche à rabats. Ce volume contient huit histoires d'horreur dans lesquelles Juni Ito brille plus que jamais. Si nous ne pouvons nier notre prédilection pour sa vision curieuse, originale et parfois dégoûtante de l'horreur, il faut reconnaître qu'il s'en sort beaucoup mieux dans ces nouvelles que dans d'autres œuvres comme Black Paradox ou Gyo, où le développement de l'histoire devient parfois trop alambiqué. Sans plus attendre, nous vous proposons une brève description de chacune des histoires : Futon raconte la vie d'une fille avec laquelle son partenaire est venu vivre récemment. Cependant, après une nuit, le garçon refuse de quitter le futon, lui disant que d'horribles monstres rôdent à l'extérieur. Incapable de les voir, elle décide de s'occuper de lui malgré son étrange prédisposition... jusqu'à ce que les monstres eux-mêmes apparaissent sous ses yeux. Probablement l'histoire la plus courte de toutes et la moins intéressante. Dans La Charpente Possédée, un homme et sa fille sont les héritiers d'une maison japonaise traditionnelle, qui a été déclarée patrimoine culturel, et qu'ils décident de montrer à d'éventuels intéressés. En réponse à cette demande, une étrange femme apparaît, qui semble attirée de manière assez troublante par l'architecture de leur maison. Petit à petit, la femme va s'immiscer dans leur vie jusqu'à épouser le propriétaire, mais son obsession pour la maison va les égarer. Beaucoup plus intéressant et inquiétant que le précédent. Dans Tomio et le col sanglant, un jeune couple se rend chez une voyante pour voir s'ils sont faits l'un pour l'autre, mais cela se retourne contre lui lorsque la sorcière vole le cœur du garçon. Après avoir abandonné sa compagne, le garçon part avec la sorcière, qui s'avère avoir un penchant pour couper la tête de ses amants. Elle lui coupe la tête avec un de ses cheveux, et il doit s'y accrocher pour ne pas perdre les connexions avec ses organes et ses nerfs. Bizarre et beaucoup plus sanglante, cette histoire apporte beaucoup plus de qualité au tome que les précédentes, montrant un peu plus le Junji Ito que nous connaissons tous. Doux adieux est la moins terrifiante des histoires de ce volume, mais néanmoins l'une des meilleures intrigues. Une jeune fille est fiancée à un jeune homme qui appartient à une grande famille qui pratique des rituels plutôt étranges, où ils parviennent à créer une image de leurs proches décédés afin de leur faire un lent adieu jusqu'à ce qu'ils disparaissent. Dans Miss Scalpel, l'intrigue nous présente une femme obsédée par les dissections depuis son enfance et qui a finalement décidé d'être disséquée à son tour. Une histoire folle et bizarre. Dans l'oiseau noir, un alpiniste a un accident en montagne, à la suite duquel une femme étrange le maintient en vie pendant un mois en lui apportant de la viande crue et du sang de bouche en bouche. Finalement, un garçon le retrouve et le ramène à la civilisation, mais l'étrange femme revient chaque nuit pour le nourrir comme s'il était son poussin. L'une des meilleures histoires du volume, mais aussi l'une des plus dégoûtantes. Magami Nanakuse nous parle d'un écrivain qui concentre ses histoires sur les manies, qui reçoit la visite d'un fan qui aspire lui aussi à devenir romancier. L'une des histoires les plus faibles. Enfin, La femme qui murmure, l'histoire qui clôt le volume, nous présente une jeune fille incapable de prendre des décisions. Pour l'aider, son père lui adjoint une assistante qui passe toute la journée à ses côtés pour lui dire ce qu'il faut faire et comment le faire. Une belle histoire, qui sert de point d'orgue. VERDICT-Une fois de plus, sensei Ito nous fascine avec des histoires glaçantes où il n'hésite pas à utiliser le scatologique et les scènes les plus répugnantes et tordues pour donner du relief à chaque page ; une habileté qui semble lui donner le pouvoir d'imprimer les cauchemars les plus répugnants dans ses vignettes. Le tout, bien sûr, assaisonné magistralement par son style de dessin particulier, qui semble représenter ces scènes avec une précision qui semble parfois même trop détaillée, faisant frémir quelque chose en nous devant un décor qui nous répugne. |