Black Site est exactement ce que l'on attend d'un film d'action à petit budget, mais avec un casting solide qui semble criminellement sous-exploité, nous restons sur notre faim. L'évasif et tristement célèbre Hatchet (Jason Clarke) a finalement été capturé à la suite d'une série d'attaques terroristes et envoyé à la Citadelle, un site noir top secret de Five Eyes. Vous ne savez pas ce qu'est Five Eyes ? Ne vous inquiétez pas, ils vous l'expliqueront dans les dix premières minutes. Le commandant en second de la Citadelle, Abby (Michelle Monaghan), est aux prises avec la mort récente de son mari aux mains de Hatchet et doit être réaffectée avant l'arrivée de Hatchet.  Elle est rejointe par des agents de la CIA, les habituels nerds de la technologie, un type portant une chemise hawaïenne (dont le titre du poste n'est pas clair) et une bande d'officiers masculins brutaux - joués par des anciens de Home & Away qui ont l'air de s'amuser comme des fous dans ces rôles. La capture de Hatchet est bien accueillie par la vengeresse Abby, qui espère enfin obtenir des réponses et goûter à une douce vengeance. Heureusement pour Hatchet, cette installation top secrète est équipée d'une technologie de sécurité de niveau 2004 (avec d'importants angles morts des caméras de sécurité) et manque cruellement de personnel. Hatchet parvient à s'échapper et commence son carnage dans l'établissement, éliminant les gardes un par un. C'est ainsi que commence une subversion divertissante de l'archétype du thriller sur la guerre contre le terrorisme en slasher.

Ce qui suit ne peut être décrit que comme 45 minutes de couloir où l'on se promène avec des armes à feu dans un décor qui ne rappelle que trop la file d'attente d'un parc d'attraction branché. Bien que l'on ne puisse ignorer l'effet que la crise Covid a dû avoir pendant le tournage, nous avons vu de nombreux films naviguer dans des restrictions telles que des décors et des acteurs réduits avec d'excellents résultats. Les couloirs en forme de labyrinthe auraient pu être mieux utilisés pour créer un sentiment d'anxiété et de claustrophobie, mais au lieu de cela, le film se sent petit. Une musique qui renforce la tension ou un montage plus percutant auraient pu sauver le film. Les enregistrements vocaux et les appels téléphoniques semblent avoir été ajoutés tardivement au film pour tenter de fournir des explications au public. Cela ne suffit pas et ne sert qu'à embrouiller davantage le public sur les motivations et les intrigues des personnages. Les séquences de "flashback" d'Abby mélangent des étreintes romantiques floues avec des images d'attaques de drones (qui semblent tirées directement de Wikileaks) pour donner un peu de profondeur au personnage. Michelle Monaghan fait preuve de beaucoup d'émotion dans ses répliques pour vendre cette histoire, mais il y a des limites à ce que l'on peut faire avec un scénario mal ficelé. Jason Clarke nous offre quelques meurtres horribles mais n'a pas l'occasion de vraiment montrer ses muscles de méchant. Avec le peu de dialogue qui lui est donné - 3-4 lignes - il apparaît plus comme Michael Myers que comme Moriarty.