Résumé : 1968. L'été de l'amour bat son plein, mais le Sud américain est toujours dominé par la haine. 1942. L'Amérique se bat pour la liberté en Europe et dans le Pacifique, mais tous ses citoyens ne sont pas égaux dans la lutte... Basé sur l'histoire vraie des Tuskegee Airmen, les premiers pilotes noirs de l’armée de l’Air américaine, Tuskegee Ghost peint un drame familial où la violence de la guerre fait écho à celle du racisme.

Voici une BD qui traite de l'aviation en temps de guerre et principalement sur des pilotes afro américains lors de la seconde guerre mondiale. À l'époque, ces hommes étaient appelés les Tuskegee Airmen, des hommes qui ont eux aussi luttés contre l'Allemagne Nazie. Mais qui, en plus d'un ennemi militaire, devaient luter contre un ennemi social permanent : le racisme. Et que ce soit pendant la guerre ou après, au début des années 70, le racisme anti noir aux États-Unis était fort, très fort ! Menaces, bagarres, insultes, haine permanente. Cette bande dessinée nous emmène en Alabama où vie là un homme qui a fait partie des Tuskegee Airmen. Un homme qui souhaite oublier ce passé. Ce passé pourtant héroïque où il a combattu et perdu des frères d'armes. Victime de syndrome post traumatique, il refuse tout aide malgré les accès de colère, les crises de nerf, les cauchemars. Il a même réussi à cacher à son fils cette vie passée. Fils qui va à la Fac. Enfin ça, c'est la version officielle. Car le fils, lui, rêve d'une chose : Devenir pilote, sans savoir que son père a fait partie de cette escadrille d'élite. Quant le père l'apprend, commence alors une crise familiale violente. Dans ce premier tome, nous avons affaire à une histoire historiquement vraie mais racontée en forme d'aventure. C'est détaillé, précis, percutant. On ressent toute la pénibilité du père qui a vécu des choses atroces. Un passé sombre et une part de l'Histoire des Etats-Unis obscure. Ce n'est pas quelques choses que l'on nous raconte à tout bout de champ. Le récit est fort, poignant et riche en informations. On suit et découvre cette famille, ce père, cette maman et ce fils qui vivent un peu malgré eux avec ce père meurtri par un passé très lourd. C'est fluide, on ne se perd pas en info inutile et on évolue au fil des pages dans cette Amérique violente, qui aime les héros mais pas les héros noirs. Les dessins sont très réussis, les visages expressifs, les couleurs sont au poil et les jeux d'ombres et lumières sont particulièrement élégants.