Le soldat d'élite américain James Harper (Chris Pine) a déjà plusieurs missions à l'étranger à son actif. Sa prochaine mission est entravée par une grave blessure au genou. Pour son retour au service actif, James est prêt à tout, quitte à négliger sa femme Brianne (Gillian Jacobs) et son fils Jack (Sander Thomas). James s'entraîne jour et nuit et se traite lui-même avec des anabolisants et des stéroïdes pour retrouver la forme. Lorsqu'un test sanguin révèle la présence de ces stimulants, il est renvoyé de l'armée. Sur le plan professionnel et financier, il se retrouve sans rien. Après avoir longtemps hésité, James finit par accepter un emploi que lui a trouvé son ancien camarade Mike Denton (Ben Forster). Mike a été embauché par le vétéran charismatique Rusty Jennings (Kiefer Sutherland), qui dirige une société militaire privée effectuant des missions secrètes à l'étranger. Pour Mike et James, le voyage commence à Berlin. Ils doivent y arrêter le scientifique Salim Mohsin (Fares Fares), un bioterroriste potentiel. Mais la mission tourne mal.
Chris Pine et Ben Foster ne sont pas des inconnus en tant que partenaire de cinéma. Ils ont déjà joué deux fois côte à côte dans des films à suspense. Dans "The Finest Hours" (2016), ils sont partis en tant que membres des garde-côtes pour une opération de sauvetage au péril de leur vie sur une mer agitée. Dans "Comancheria" (Hell or High Water) (2016), ils braquaient des banques en tant que frères. Cette fois-ci, ils sont envoyés en mission secrète à Berlin en tant qu'anciens soldats d'élite. Leur équipe, dans laquelle la grande actrice allemande Nina Hoss fait une apparition en guest star dans le rôle de l'opaque Katia, doit arrêter le scientifique Salim Mohsin (Fares Fares). Mais la mission dérape. Jusque-là, on s'y attendait. Le réalisateur Tarik Saleh, qui fait ses débuts à Hollywood avec "The Contractor", fait toutefois quelque chose de différent de ce à quoi le cinéma d'action de l'usine à rêves nous a habitués ces derniers temps. Le Suédois a récemment brillé avec le film policier "Le Caire Confidentiel" (The Nile Hilton Incident) (2017), qui a remporté le Grand Prix du jury au Festival du film de Sundance. "The Contractor" est lui aussi un pur film à sensations fortes. Toutefois, pas un qui mise sur des tirs continus. Ce qui le distingue des autres films d'action, ce sont les moments de réflexion.
Le scénariste J.P. Davis jette alors un regard sur tout ce que de nombreux films d'action et d'espionnage se plaisent à occulter : la longue et monotone préparation, la longue et monotone filature des cibles, la longue et monotone attente des instructions. L'action utilisée de manière dosée semble ainsi non seulement plus efficace, mais aussi plus réaliste. Les protagonistes ne sont pas des personnages imaginaires comme un James Bond, mais plutôt un Jason Bourne. Mais le film ne tient malheureusement pas jusqu'au bout ce réalisme, car il serait alors devenu effectivement (trop) ennuyeux. Le véritable espionnage n'est pas sexy et n'est que rarement adapté au cinéma. Ce qui distingue en outre ce film de la masse des films comparables, c'est le thème qui le sous-tend. Dans les moments de calme, "The Contractor" parle du vieillissement dans l'armée, des relations entre l'armée et la société civile et du difficile retour des soldats à la vie civile. Cela ne réussit qu'en partie, mais c'est tout à son honneur. L'intrigue n'est toutefois pas exempte de trous de logique. La raison pour laquelle la mission a finalement échoué n'est pas résolue de manière satisfaisante avant la fin du film. Un thriller rapide, mais mitigé.
VERDICT
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Le réalisateur Tarik Saleh fait ses débuts à Hollywood avec "The Contractor". Ce thriller d'action tourné en Europe et aux États-Unis est interprété de manière convaincante et mis en scène de manière captivante, mais il n'échappe pas à l'un ou l'autre trou de logique. Si vous êtes plus attiré par Jason Bourne que par James Bond, ce film est fait pour vous.