Basé sur l'histoire réelle de la journaliste Jennifer Vogel, Flag Day propose une histoire père-fille explosive qui traite autant de la façon dont nous aimons inconditionnellement certains membres de la famille que de la façon dont ces mêmes membres de la famille peuvent être une source constante de déception dans nos vies. Et souvent, ces deux sentiments à l'égard d'une personne se manifestent simultanément tout au long de notre vie. Vogel est interprété à l'âge adulte par Dylan Penn, la fille de son réalisateur/co-star Sean Penn et de l'actrice Robin Wright. L'aîné des Penn joue naturellement le rôle du père de Vogel, John, l'un des losers les plus ambitieux du monde qui excelle à gâcher sa vie et celle de ses proches. John ment aussi souvent qu'il fume à la chaîne, mais il y a un lien indéfectible entre lui et Jennifer, et sa capacité à lui faire confiance alors qu'elle sait qu'elle ne devrait pas le faire est souvent un crève-cœur. La vérité, c'est que John est toujours dans le pétrin, endetté et en difficulté, et qu'en conséquence, il a eu peu de temps pour élever ses deux enfants, Jennifer et Nick (joués par un autre rejeton de Penn/Wright, Hopper Jack Penn). Au lieu de cela, les enfants sont en grande partie élevés par leur mère Patty (Katheryn Winnick), qui a généralement une bonne influence mais ferme les yeux lorsque son nouveau mari se saoule fréquemment et tente de se glisser dans le lit de Jennifer. Après l'un de ces événements, Jennifer cherche son père et tous deux finissent par vivre ensemble et trouver un emploi stable pendant un certain temps. Mais John semble mépriser toutes les choses conventionnelles, aussi lorsqu'il perd/quitte son emploi, il n'en parle naturellement pas à sa fille.

Jennifer aspire à devenir journaliste d'investigation et travaille d'arrache-pied pour y parvenir, au moment même où son père, désespéré, braque une banque et se retrouve en prison pour plusieurs années. Il y a quelque chose de fascinant à voir un père et une fille jouer ces rôles, et Dylan Penn n'a aucun mal à se mesurer à son père, longtemps considéré comme le plus grand acteur de sa génération. Adapté par Jez Butterworth (Le Mans 66, la pièce de théâtre The Ferryman), Flag Day marque la première fois que Sean Penn se dirige lui-même dans un film, mais il est clair qu'il ne pouvait pas laisser passer l'occasion de diriger ses enfants dans ce film. Avec une poignée d'excellents seconds rôles interprétés par Josh Brolin, Dale Dickey, Eddie Marsan, Regina King et James Russo, le film n'a aucun mal à nous convaincre des pouvoirs destructeurs que peuvent parfois avoir les liens familiaux, mais l'histoire de Vogel est celle d'un triomphe, d'un dépassement et d'une volonté de prendre les meilleurs aspects de son père pour en faire une partie intégrante de ses compétences. La cerise sur le gâteau, c'est la bande-son, riche des contributions d'Eddie Vedder (Pearl Jam), de Glen Hansard (de Once), de Cat Power et même d'Olivia, la fille de Vedder, qui contribue à souligner les thèmes père-fille du film. Flag Day est souvent complaisant, et Penn laisse souvent les scènes s'éterniser au point d'en devenir embarrassantes. Curieusement, c'est souvent Dylan qui sauve la mise et remet la séquence sur les rails ou trouve un moyen de la terminer sur une note qui donne à réfléchir. Si vous ne voyez pas le film pour une autre raison, découvrez la première véritable carte de visite de Dylan Penn, une actrice résiliente et puissante qui trouve le moyen d'améliorer l'œuvre de son père en allant au cœur d'un personnage inspirant tout en le gardant pleinement ancré dans la vie imparfaite et fragile dans laquelle elle a grandi.