S'il n'y avait pas l'obsession de son grand-père, la vie de Yawara coulerait sur les traces normales de l'adolescence. La protagoniste du manga de Naoki Urasawa, en fait, n'est apparemment rien de plus qu'une étudiante normale qui aime faire du shopping avec ses amis et rêver au grand amour. Cependant, Yawara doit conquérir cette normalité bec et ongles, tourmentée comme elle l'est par un grand-père qui l'a élevée au pain et au judo et rêve d'un avenir radieux pour elle et même d'une participation aux Jeux Olympiques ! Jigoro Inokuma, septième dan de judo et vainqueur du titre national pendant cinq années consécutives est un vieil homme vif et pétulant qui interfère dans la vie de sa petite fille de toutes les manières imaginables pour réaliser le rêve de la transformer en championne de judo, allant même jusqu'à manipuler un match et lui trouver une rivale ! Yawara, cependant, semble hausser les épaules et échapper à l'ingérence de son grand-père, tente de vivre son adolescence sans que le judo puisse s'immiscer. Mais tout espoir de normalité est ponctuellement anéanti, en partie à cause de la main de Jigoro et en partie à cause du destin, qui la met toujours à l'épreuve et l'oblige à montrer sur ses grandes compétences de judoka, jetant tous ses rivaux à terre. Le résultat est une intrigue pleine de malentendus, de personnages et de moments hilarants : Yawara tombe amoureuse d'un idole puis du manager de sa rivale Sayaka, mais ce sera la rencontre avec une journaliste sans le sou pour changer son destin et révéler à tous qu'elle est une petite championne.

Dans ce cinquième volume, fini le lycée, il est temps pour Yawara de commencer son aventure universitaire. Elle va rencontrer une nouvelle amie, une ancienne danseuse de ballet, qui a dansé toute sa vie (encore jeune), mais qui a découvert qu'elle n'était pas faite pour la danse, en raison de sa taille excessive. Les parallèles entre les situations des deux jeunes femmes vont créer un lien qui donnera à Yawara une raison de plus de retourner sur le tatami et d'affronter le All Japan Judo Championship dans ce numéro. Une hypothétique nouvelle confrontation avec Sayaka n'a pas lieu car l'antagoniste s'est blessée au pied et, pour ne pas compromettre les futurs Jeux olympiques, elle choisit de ne pas participer à la finale. À la fin du numéro, l'entraînement pour les Jeux olympiques commence, auquel, après la performance sensationnelle de Yawara, on ajoute la catégorie ouverte, sans limites de poids, à laquelle elle participera pour le Japon, pouvant se battre contre son amie Jodi. Du côté des amoureux, Kazamatzuri, l'entraîneur de Sayaka, et Kosaku, le reporter, tentent de s'approcher, sans grand succès. Yawara est ce que beaucoup d'autres mangas essaient d'être : un pur divertissement, sans fioritures, avec une dynamique très claire et pourtant toujours divertissante, car elle ne se perd pas dans la masturbation mentale.