2013. La cour d'appel de Londres vient de rejeter une plainte qui accusait Lionel Barrington, président d'une société d'armement, d'être responsable de la mort d'un enfant de sept ans, victime d'une mine antipersonnelle dite intelligente, fabriquée par la société que dirige Sir Barrington. Alors qu'il célébrait ce succès, Barrington était loin d'imaginer que son propre jardin était truffé de ces mines et qu'elles vont provoquer un nouveau drame. Les responsables de cet attentat est une organisation criminelle exclusivement féminine, symbolisée par l'idéogramme Shi (La Mort en japonais). Le récit fait alors un brutal retour en mai 1851, date de la première exposition universelle. L'Empire britannique entend profiter de cet événement pour prouver sa supériorité industrielle, militaire et économique. Une jeune fille de bonne famille décide de s'intéresser au sort d'une japonaise dont le bébé est mort et qui a été enfermée dans un asile. Elle est loin de se douter que son acte va avoir de graves répercussions sur l'avenir ...

Deuxième volume d'une série (qui en comportera quatre dans son premier cycle), Shi affiche un suspense haletant qui ne sera pas résolu dans ce tome. Deux jeunes femmes, que tout oppose apparemment, vont se battre contre un complot infernal. Sept mois se sont écoulés depuis les événements du Crystal Palace. D'un côté Jay a du subir un mariage forcée avec le pervers révérend Green, de l'autre Kita a été obligée de se prostituer dans un sombre bordel. Mais les deux héroïnes n'entendent pas se laisser fort et leur entourage va le payer au prix fort. Le rapprochement entre ses deux protagonistes semble être à la genèse du groupe Shi, qui entend lutter contre cette société inégalitaire. Le tatouage de Kita prend de l'importance, puisqu'il s'agit du Roi Démon décrit dans le sous-titre, et un mystérieux sensei va l'aider à en prendre conscience. En parallèle, une sinistre confrérie secrète entend toujours redonner les États-Unis à l'Angleterre, tandis qu'un nouvel ennemi entre en scène, Mister Kurb, qui avait un rôle assez discret dans le premier opus. On compte également quelques passages à l'époque contemporaine avec Sir Barrington. Le scénario de Zidrou nous promet beaucoup d'action, des séquences surprenantes, et une aventure riche en suspense. Le dessin de Homs est quant à lui magnifique, avec un trait réaliste expressif, et des personnages féminins très sensuels (mais jamais vulgaire).